Publié le
17 juil. 2025 à 18h32
Quand les déserts médicaux touchent aussi les métropoles, les offres de soins se réinventent… À Bordeaux, une initiative encore peu commune vient de voir le jour : lancé par deux amis médecins urgentistes, le Centre médical de soins immédiats (CMSI) du 17 rue Blanqui, dans le quartier Bacalan, a ouvert ses portes aux patients le 30 avril 2025. Inauguré officiellement ce 16 juillet, il est le 34e du groupe CMSI France.
« C’est un investissement privé de soignants qui s’engagent auprès des banques pour trouver des solutions », clame au micro Boris Hirtzig, directeur général du groupe. Premier centre bordelais, il arrive presque deux ans après l’ouverture de celui de Saint-Aubin-de-Médoc, lui aussi porté par Georges Kaskas et Jean-Paul Lorendeau. Un troisième centre existe également à Mios sur le bassin d’Arcachon.
Ce qui a poussé ces deux anciens médecins du Samu à se lancer : la volonté d’indépendance. « Nous voulions être maîtres de nos propres initiatives », mentionne Georges Kaskas qui a été urgentiste pendant huit ans et responsable du Smur à Périgueux.
Nous avons pris tout ce qui fonctionne aux urgences.
Georges Kaskas
cogérant du centre médical de soins immédiats de Saint-Aubin-de-Médoc et Bacalan à Bordeaux
Le médecin évoque des conditions de travail dégradées aux urgences depuis la pandémie de Covid, ainsi que sa volonté de recentrer son activité « sur quelque chose de plus qualitatif et de plus humain ». Georges Kaskas, qui souhaitait prendre davantage de temps pour ses patients, reconnaît aussi qu’il a une certaine « fibre entrepreneuriale ».
« Désengorger les urgences »
« Le centre de Saint-Aubin, ouvert six jours sur sept, a accueilli 28 000 patients au cours des douze derniers mois », indique le médecin. À Bacalan, on enregistre actuellement une moyenne de 40 consultations par jour, avec pour objectif d’atteindre les 150. Par ailleurs, seuls 0,3 % des patients ont été réorientés et « 75 % des consultations sont des motifs d’urgence ».
En effet, plaies, fractures, plâtres, électrocardiogramme ou encore points de sutures, ces deux CMSI disposent de boxes de consultations — six à Bacalan — et d’un vrai plateau technique avec une salle radio qui s’appuie de l’intelligence artificielle (une sécurité dans l’orientation du diagnostic).
Leur objectif : « désengorger les urgences ainsi que voir et prendre en charge les patients en moins de deux heures », mentionne Laetitia Costes, infirmière du centre. Et, comme aux urgences de l’hôpital, les soins sont priorisés et il n’y a pas de suivi médical, ni de renouvellement d’ordonnance car les CMSI sont dédiés au traitement des pathologies non programmées.
Une salle du centre permet au personnel médical qui a suivi une formation spécifique de faire passer des radios aux patients. (©Charlotte Lesprit)Pas de dépassement d’honoraires
Pour s’y rendre, les réflexes ne changent pas : le patient doit se munir de sa carte vitale et il n’y a pas d’âge minimum pour les consultations qui peuvent être pédiatriques. Les CMSI sont conventionnés secteur 1, sans dépassement d’honoraires.
Au total, neuf médecins et cinq infirmiers se relaient sur les deux centres, avec un à deux binômes médecin-infirmier présents chaque jour, sans oublier les secrétaires à l’accueil. Si celui de la rue Blanqui est actuellement ouvert du lundi au vendredi, de 9 à 19 heures, il a vocation à ouvrir également les week-ends et jours fériés, de 10 à 18 heures, dès la rentrée.
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