La nouvelle Première ministre ukrainienne, Ioulia Svyrydenko, assiste à une séance du Parlement ukrainien à Kiev, le 17 juillet 2025.

ANDRII NESTERENKO / AFP

La nouvelle Première ministre ukrainienne, Ioulia Svyrydenko, assiste à une séance du Parlement ukrainien à Kiev, le 17 juillet 2025.

UKRAINE – Son arrivée au pouvoir marque le début d’un remaniement majeur au sein de l’exécutif ukrainien. La nomination par le président Volodymyr Zelensky de Ioulia Svyrydenko au poste de Première ministre a été entérinée ce jeudi 17 juillet par le Parlement ukrainien.

« C’est un grand honneur pour moi de mener le gouvernement de l’Ukraine aujourd’hui, » a écrit Ioulia Svyrydenko sur les réseaux sociaux jeudi, ajoutant que « la guerre ne laisse la place à aucun délai. Nous devons agir rapidement et résolument ».

À 39 ans, elle occupait jusqu’alors le poste de ministre de l’Économie, un secteur en souffrance en Ukraine. Elle avait pris ses fonctions en novembre 2021, quelques mois seulement avant le début de l’invasion russe en février 2022.

Cette diplômée de l’université de commerce et d’économie de Kiev s’est illustrée cette année en jouant un rôle central dans les négociations avec Washington sur l’exploitation des ressources naturelles de l’Ukraine.

Les profonds désaccords sur ce sujet avaient bien failli provoquer une rupture entre Kiev et son principal allié militaire. L’accord a été au centre de la dispute qui avait opposé à la Maison Blanche Volodymyr Zelensky et le président américain Donald Trump en février, sous l’œil des caméras du monde entier. Mais peu après, Ioulia Svyrydenko s’était rendue à Washington pour conclure l’accord, vu en Ukraine comme une façon d’apaiser le président américain et de s’assurer le soutien continu des États-Unis. « Elle a été la figure clé et la seule à mener ces négociations. Elle a réussi à éviter qu’elles ne capotent », juge Tymofiï Mylovanov, ancien ministre de l’Économie ayant travaillé avec elle.

Contraste avec une élite vieillissante en Russie

Ioulia Svyrydenko est également perçue comme loyale à Andriï Iermak, l’influent chef du cabinet de Volodymyr Zelensky, et certains voient dans sa nomination une nouvelle tentative de consolider le pouvoir présidentiel.

Le Premier ministre n’a généralement pas d’influence sur la stratégie militaire, chasse gardée du président et du commandement de l’armée. Mais Ioulia Svyrydenko, comme Volodymyr Zelensky, fait partie d’une jeune génération de responsables politiques ukrainiens qui guident le pays pendant l’invasion russe. Ils offrent un contraste frappant avec l’élite vieillissante qui gouverne la Russie selon des schémas hérités de l’ère soviétique. Elle n’avait pas encore 30 ans lorsque Moscou a orchestré un soulèvement prorusse contre les autorités ukrainiennes dans l’est du pays, entraînant un conflit meurtrier à partir de 2014.

Au-delà de Ioulia Svyrydenko, d’autres changements sont attendus au sein du gouvernement ukrainien. Le Premier ministre sortant, Denys Chmygal, un technocrate sans prétention, prendra la tête du ministère de la Défense, a fait savoir Zelensky.

Le président a également choisi la ministre sortante Olga Stefanichyna comme nouvelle ambassadrice aux États-Unis, mais sa nomination doit encore être approuvée par Washington.

Après le vote au parlement jeudi validant la nomination de Ioulia Svyrydenko, les députés doivent encore approuver l’ensemble de son nouveau gouvernement, les commentateurs politiques s’attendant à d’autres surprises, notamment au ministère de l’Énergie.