Le retour de Yamaha à Brno ce week-end ne sera pas
seulement une histoire de résultats, mais aussi une radiographie
précise de ses dilemmes technologiques. Tandis que Fabio Quartararo
persiste à défendre le potentiel de la M1 actuelle, Augusto
Fernandez, pilote d’essai et wild-card pour ce Grand Prix, confirme
que tous les efforts d’Iwata se tournent vers le futur moteur V4…
même s’il est encore loin d’être prêt.

Dans un discours empreint de lucidité – voire de désaccord poli
avec sa direction technique –
Fabio Quartararo
a souligné qu’il n’était pas
entièrement convaincu par le basculement vers le
V4. « Toute l’énergie mise sur le V4…
je ne suis pas d’accord à 100 %
», affirme le Niçois
sur
GPone
, estimant que la M1 actuelle peut encore être améliorée.
Une déclaration qui traduit à la fois une forme d’attachement à la
moto qu’il connaît depuis 2019… et une inquiétude légitime : le V4
n’est pas encore une garantie de performance.

Le pilote test Yamaha et wild-card
Augusto Fernandez
s’alignera ce week-end sans
ambitions de résultats, mais avec une mission claire : aider
Rins et Quartararo à résoudre les
problèmes persistants de la M1. Absent depuis l’épreuve d’Aragón
2024, il retrouve le MotoGP dans des conditions différentes :
Brno, un circuit qu’il connaît en Moto2, mais sur
lequel il n’a jamais couru en catégorie reine.

Fabio Quartararo vorige Woche am Sachsenring. Mit Platz 4 verpasste er im GP das Podium nur knapp

Yamaha : un V4
prometteur… mais encore en chantier

C’est surtout le développement du V4 qui alimente les
discussions. Augusto l’a testé lors des derniers
roulages privés et ne cache pas : « le moteur est prometteur, mais
il reste encore beaucoup de travail. Il n’est pas encore prêt pour
la course. »

Le moteur n’a pas encore été libéré à pleine puissance, les
ingénieurs japonais progressant avec prudence. « Ils
veulent comprendre les choses avant d’ouvrir les vannes. C’est leur
méthode
, » explique-t-il, évoquant un système qu’il
respecte… mais qui pourrait ralentir le projet si la saison 2026
est visée.

Ce qui se dessine clairement, c’est une transition non finalisée
et peut-être mal synchronisée. La M1 actuelle est en bout de cycle,
mais toujours la seule machine disponible pour
Quartararo et Rins.

Le V4, lui, manque encore de châssis abouti, de
puissance libérée et de kilomètres de tests.
Yamaha semble déjà tourné vers 2026, mais les
résultats de 2025 pourraient sérieusement en souffrir.

La situation chez Yamaha reflète comme une fracture interne de
stratégie. D’un côté, Quartararo veut sauver la M1 et jouer le
présent. De l’autre, Fernandez incarne une vision tournée vers un
futur incertain, mais potentiellement révolutionnaire.

Dans ce contexte, le week-end de Brno pourrait
être bien plus qu’un simple retour du MotoGP en Tchéquie : ce
pourrait être le théâtre d’un point de bascule dans l’histoire
moderne de Yamaha.

Yamaha-Testfahrer Augusto Fernandez auf der M1 mit V4-Antrieb