C’est une mesure qui était attendue depuis longtemps par les habitants de la rue Antoine-Durafour.
Il y a quelques semaines, un collectif de riverains avait lancé une pétition réclamant la fermeture des commerces de nuit, signée par près de 500 personnes. En octobre dernier, c’est du côté de la rue Victor-Duchamp à Jacquard que les habitants racontaient le calvaire de leurs nuits. Et tous ont enfin été entendus.
L’arrêté entrera en vigueur le 25 juillet
La préfecture avait déjà interdit la vente d’alcool de 22 heures à 6 heures en avril et la Ville vient de passer à la vitesse supérieure.
Ce vendredi 18 juillet, le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, a pris un arrêté municipal qui réglemente les horaires d’ouverture des épiceries de nuit. Elles devront « fermer et cesser toute activité entre 22 heures et 6 heures, du lundi au dimanche ». Cela dès le 25 juillet et pour une durée d’un an. Cette mesure s’applique à la vente sur place, mais aussi à emporter.
Seuls certains secteurs du centre-ville sont concernés : les rues Antoine-Durafour, Pointe-Cadet, Victor-Duchamp, des Alliés, des Docteurs-Charcot, du 11-Novembre et la place Jacquard, mais aussi toutes les rues adjacentes. La police municipale informera les commerçants concernés, indique par ailleurs la municipalité.
« Les troubles demeurent à proximité de ces commerces »
« Cet arrêté, pris en concertation avec le préfet et le directeur départemental de la police de la Loire, est un outil supplémentaire pour lutter contre les troubles occasionnés par ces commerces ouverts la nuit. En dépit des actions des services de l’État, des nombreuses et régulières interventions des services de police nationale et municipale, les troubles à la tranquillité publique demeurent à proximité de ces commerces, au détriment de la qualité de vie des riverains que nous comprenons et soutenons », assure Gaël Perdriau dans un communiqué.
Dans cet arrêté, le maire fait état des nombreuses nuisances pointées par les riverains depuis de longs mois, voire années : un « va-et-vient incessant », la « présence de véhicules stationnés de manière anarchique », des « incidents générés par la concentration de la clientèle de ces établissements et parfois une consommation excessive d’alcool », ou encore « l’abandon quotidien de déchets alimentaires, emballages, bouteilles ».
500 demandes d’interventions depuis 2019
L’arrêté municipal donne également quelques chiffres éloquents : depuis 2019, plus de 500 demandes d’interventions de riverains entre 21 heures et 6 heures concernaient des troubles occasionnés par ces commerces de nuit ou leur clientèle.
Soixante-quatorze infractions relatives à la législation des débits de boissons, aux nuisances sonores ou à du travail dissimulé ont par ailleurs été relevées sur la même période.
« Sans amélioration visible, notre mobilisation se poursuivra »
Quelques minutes seulement après l’annonce de cette mesure, le collectif des riverains de la rue Durafour a fait part de sa satisfaction. « C’est une première réponse concrète à une situation critique que les riverains dénoncent depuis longtemps. »
Mais les habitants restent tout de même sur leurs gardes et attendent de constater réellement les effets de cet arrêté. « Plusieurs fast-foods restent ouverts dans la rue Antoine-Durafour et il est désormais de leur responsabilité d’agir dans le respect du voisinage. Sans amélioration visible, notre mobilisation se poursuivra. »
Ils demandent aussi que cet arrêté soit « strictement appliqué » et « pérennisé ».
« La mairie doit accompagner cette mesure de l’installation de caméras de surveillance aux bons endroits, du renforcement des patrouilles de police et d’un droit de regard sur les futures ouvertures commerciales. La revalorisation durable de cette rue nécessite un engagement fort, constant et structuré de la part de tous les acteurs. »