« 80 caravanes, c’est impossible ! Avec les voitures et les auvents, ça ne tient pas ! ». David Gimenez vient de se lever pour porter la parole, devant le tribunal administratif de Lyon, des familles qui se sont installées le 14 juillet, sur un terrain à Saint-Germain-Lespinasse.
Haute stature, carrure imposante, il explique pourquoi ils ont préféré ce pré proche du stade de football plutôt que l’aire de grand passage de Mably : « Il y avait déjà du monde. On nous a dit qu’on ne pouvait pas stationner. De toute façon, il n’y a pas assez de place pour les deux groupes et on a eu l’accord de l’adjoint. » Il précise que les occupants des autres caravanes sont des locaux alors qu’eux sont en mission évangélique se rendant à Toulouse. L’aire aurait dû leur être réservée, estime-t-il.
« Ils ne voulaient pas se mélanger à l’autre groupe ! »
La représentante de la préfecture de la Loire conteste cette version : « L’aire d’accueil peut tout à fait accueillir les deux groupes (47 d’un côté et 24 de l’autre). Ils se sont installés de manière illégale parce qu’ils ne voulaient pas se mélanger ! De plus, la commune ne leur a délivré aucune autorisation ni n’a accepté les raccordements en eau et électricité. Ce qu’il prend comme un accord était purement temporaire ! ».
La communauté d’agglomération du Roannais va dans le même sens : « On n’a aucune trace de cette autorisation. L’aire peut accueillir 82 caravanes. Il y a un trouble à l’ordre public. »
Cette implantation sauvage avait justifié un arrêté de mise en demeure de quitter les lieux. L’arrêté signé par le sous-préfet de Roanne Hervé Gerin leur avait été notifié mercredi, avec un délai de 24 heures pour quitter les lieux. Mais jeudi après-midi, les 41 caravanes étaient toujours présentes sur place. Et les gens du voyage avaient déposé un recours devant le tribunal administratif de Lyon. Vendredi, David Gimenez a déclaré qu’ils lèveraient le camp dimanche.
La décision de la juridiction n’a pas été rendue ce vendredi ; elle devrait l’être dans les jours qui viennent.