« Une qualité exemplaire! » Ce mercredi 16 juillet, c’est en ces mots que la ville de Cagnes-sur-Mer se félicitait sur ses réseaux sociaux de la pureté de ses eaux de baignade. « L’Agence régionale de santé (ARS) vient de le confirmer : toutes les plages de notre commune ont été classées ‘excellentes’ en 2024, sauf Grand Large, classée ‘bonne’. Aucun impact des pollutions signalées sur les communes voisines. [Nos] eaux sont sûres, surveillées et protégées », pouvait-on lire.
Le hic: deux jours plus tard, ce vendredi 18 juillet, voilà la même municipalité envoyant un communiqué à 17 h 30 pour signifier la « fermeture préventive » immédiate d’une partie de son rivage.
« En raison d’une suspicion de pollution en mer, les plages situées de l’épi 15 jusqu’à Saint-Laurent-du-Var sont fermées par mesure de précaution. Les postes de secours concernés ont procédé à la fermeture de leurs zones de baignade, et un affichage est en cours afin d’informer le public », y apprend-on. Sont concernées : les plages du port, de l’entrée du port et de l’Église.
« Politique de l’autruche »
Un curieux télescopage qui n’a pas manqué de faire réagir l’élu d’opposition Philippe Touzeau-Menoni (groupe Union pour Cagnes). Car, hasard du calendrier… l’homme, qui alerte depuis des mois sur la qualité des eaux de baignade dans sa ville et sur les rejets de la station d’épuration de Saint-Laurent, était en mer pas plus tard que ce matin.
Vidéo à l’appui, il filmait sa session de navigation à la rame au milieu d’une écume marron peu ragoûtante. Apprenant la fermeture, le voilà plutôt consterné: « Je respire un grand coup et j’oublie que je suis un opposant : cela fait des années que je nage ici tous les jours ou presque. Avant, la mer pouvait être trouble vers 11 h ou 16 h en fonction des rejets de la station. Cette année, elle l’est dès le matin. C’est catastrophique ! Et c’est une perte totale de crédibilité pour le maire qui, en 72 heures, dit ‘tout va bien’ puis ‘on ferme’. Le problème des autorités, que ce soit la Métropole et sa régie Eau d’Azur, la ville de Saint-Laurent-du-Var ou de Cagnes, c’est de pratiquer la politique de l’autruche ».
Le spectre laurentin?
Depuis plusieurs années, il est vrai que le feuilleton de la mauvaise qualité des eaux de baignade est resté accroché à la ville voisine de Saint-Laurent comme le sparadrap sur la main du capitaine Haddock. En mai 2025, le pôle régional spécialisé en matière d’atteintes à l’environnement était saisi du cas de la station d’épuration laurentine et de ses rejets polluant.
Si depuis des plages ont rouvert, celles de Cousteau et Landsberg (proches de Cap 3 000) restent en revanche interdites en 2025. Une sanction administrative: après cinq ans consécutifs de mauvais résultats. Ce vendredi 18 juillet, dès que l’information a été rendue publique par la ville de Cagnes sur ses réseaux sociaux, les commentaires cinglants sont allés bon train.
« Il me semble qu’hier on pouvait boire l’eau de mer tant on avait une trop bonne qualité sur les plages de Cagnes. Mais ça, c’était hier », tance notamment Nathalie. De son côté, la municipalité mentionne dans son communiqué « des analyses en cours » et une future information des résultats à la population.