La vraie solitude n’est pas liée à l’absence de relations sociales, déclare Andrea, danseur à l’arrêt après un accident. Elle est intime, «innommable». En tant qu’être de récit, lui ne se sent jamais seul: il cohabite avec des voix et des personnages dans une solitude pleine et peuplée. C’est ce qu’il affirme à sa nièce Arka, lors du dialogue percutant qui ouvre Corps perdus, cinquième roman de Lou Lepori, paru en italien l’an dernier et autotraduit.