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Rédaction de Toulouse

Publié le

19 juil. 2025 à 10h30

Vendredi 18 juillet 2025, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’en est pris aux autorités algériennes, leur reprochant notamment la délivrance de passeports à « des clandestins », et a affirmé son intention d’entraver la circulation des « membres de la nomenclatura » responsables de « dénigrement de la France ».

Le ministre pointe du doigt le consultat algérien de Toulouse

Il a particulièrement pris pour cible le consulat algérien de Toulouse :

« Le consulat algérien de Toulouse a délivré des centaines de passeports à des clandestins », accuse en effet le ministre dans un entretien au Figaro, en précisant qu’il allait donner instruction aux préfets « de ne pas reconnaître ces documents, distribués dans ces conditions-là », pour la délivrance de titres de séjour.

Il annonce plusieurs mesures à venir

Soulignant l’importance de la « réciprocité » dans la relation bilatérale, il estime qu’« aujourd’hui, c’est l’Algérie qui refuse cette réciprocité en ne respectant pas l’accord de 1994 » consacré notamment à la reprise des ressortissants algériens expulsés.

« Je vais aussi demander à mes services de préparer plusieurs mesures pour empêcher la venue, l’établissement ou la circulation en France des membres de la nomenclatura impliqués dans le dénigrement de la France », affirme le ministre.

Se disant « très favorable à la sortie des accords de 1968 » sur l’immigration, qui confèrent un statut particulier aux Algériens, Bruno Retailleau juge que « s’ils ne sont pas dénoncés avant la fin de ce quinquennat, il faudra le faire après la prochaine présidentielle ».

Vidéos : en ce moment sur ActuL’avenir de Boualem Sansal et de Christophe Gleizes

Il y a cependant « une mesure urgente » selon lui : « bloquer au niveau européen la négociation en cours sur l’accord d’association » avec l’Union européenne car « l’Algérie y gagne beaucoup plus que l’Europe, avec des tarifs douaniers préférentiels ».

Interrogé sur une éventuelle démission liée au dossier algérien, M. Retailleau assure que « c’est ce que cherche à obtenir le pouvoir algérien » et « ce serait pour eux une victoire ».
« Dans la question algérienne, il y a l’avenir de nos deux compatriotes » emprisonnés en Algérie, l’écrivain Boualem Sansal et le journaliste Christophe Gleizes, relève-t-il, estimant que « la diplomatie des bons sentiments a échoué ».

Il doit rencontrer Emmanuel Macron

« Je le dirai au président de la République, que je dois voir la semaine prochaine. Il faut changer de ton, assumer un rapport de force que le pouvoir algérien a lui-même choisi », assure-t-il.

Plus largement sur l’immigration, le ministre indique avoir « proposé au Premier ministre une augmentation de 160 millions d’euros de droit de timbre dans le domaine de l’asile et de l’immigration ».

(Avec AFP)

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