10h30, sur le parvis de la gare SNCF de Toulon. Amir dépose avec son van une famille de six touristes venus prendre leur TGV.
Ce chauffeur originaire de la région parisienne travaille désormais toute l’année dans la métropole toulonnaise.
« Je fais une vingtaine de trajets par jour, souvent vers Hyères ou Saint-Tropez », raconte-t-il. Il a lui aussi constaté une hausse de la popularité des VTC: « Depuis l’année dernière j’en vois beaucoup plus partout dans la ville et plus de gens qui en prennent ».
Selon la société Bolt, le nombre d’utilisateurs de leur application a augmenté de 200% depuis avril 2024.
Une hausse qui se fait fortement ressentir sur la période estivale: « la clientèle triple entre mi-juin et fin août » explique Mathilde Giron, directrice des opérations de Bolt à Toulon.
Le nombre de chauffeurs suit la tendance
Selon Uber le nombre de chauffeurs passe de 1.400 à l’année à près de 4.000 sur la période estivale. Nombreux sont ceux qui descendent en région Paca pour profiter de l’afflux de touristes.
Les itinéraires se ressemblent: aéroport d’Hyères, presqu’île de Giens, embarcadères des Corsica Ferries…
Les courses vers les boîtes de nuit ont aussi la côte selon Clément Conti, responsable de communication chez Uber: « ce type de trajet représente à l’année 30% de nos trajets à Toulon et passe en été à 40% ».
Des prix défiants toute concurrence
Un succès dû à des prix plus bas que la concurrence: sur les applications Uber et Bolt le tarif annoncé pour une course entre la gare SNCF de Toulon et l’aéroport d’Hyères est d’environ 50 euros contre en moyenne 70 euros pour une compagnie de taxi classique.
Une concurrence jugée quasi déloyale par certains. Julie (1) est chauffeur indépendant. Elle manque de clients: « aujourd’hui je n’ai que trois courses à effectuer, les gens prennent tous des Uber ils sont beaucoup moins chers. »
Revers de la médaille, la popularité des VTC en été peut parfois les dépasser. Ainsi sur l’été 2024, environ une course sur quatre n’a pas pu être prise en charge par un chauffeur de l’application Uber en raison du trop grand nombre de demandes.
Bolt, de son côté, remarque que l’augmentation du nombre d’utilisateurs est plus rapide que celle des chauffeurs, un décalage pouvant poser problème dans un futur proche.
Si dans la métropole toulonnaise les VTC sont libres de se développer, cela n’est pas le cas partout dans le Var.
À Saint-Tropez la mairie enchaîne les arrêtés pour tenter d’endiguer l’afflux de véhicules en été.
Après s’être fait retoquer par la justice sur un arrêté restreignant les VTC non originaires du Var, la ville tente désormais d’imposer des zones où la circulation leur est interdite quelle que soit leur provenance.
Des services toujours plus personnalisés
Depuis quelques mois, Bolt et Uber se sont lancés dans la course à qui propose le service le plus personnalisé.
Une option qui garantit aux clientes que leur chauffeur sera une femme avec Uber by Women et Women for women de Bolt, des options « green » pour s’assurer que le véhicule soit électrique… L’éventail de service est vaste.
Dernières offres en date: une catégorie « pet » chez Bolt pour voyager avec son animal de compagnie et « ados » chez Uber qui permet de suivre les trajets de son enfant de 13 à 17 ans afin de s’assurer qu’il rentre sain et sauf.
1. Le prénom a été modifié