Mercredi 16 juillet, après sa qualification pour les quarts de finale du tournoi de Hambourg, la tenniswoman dijonnaise Loïs Boisson a fait l’objet de nombreux commentaires haineux sur les réseaux sociaux. La Fédération Française de Tennis a réagi.

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Durant le match le 16 juillet sur les réseaux sociaux, des commentaires ont accablé Loïs Boisson jouant face à à l’Allemande Tamara Korpatchs, les internautes reprochant à la tenniswoman dijonnaise ses difficultés à battre la 163ème joueuse mondiale. La Fédération Française de Tennis (FFT) a répondu à nos questions.

Quelle est la réaction de la FFT à certains messages postés sur les réseaux sociaux à l’égard de Loïs Boisson ?

La FFT exprime toute son indignation face à ce type de comportements. Le harcèlement et les insultes à l’encontre des joueurs sont totalement inacceptables et nous sommes résolus à les combattre, ainsi qu’à soutenir tout joueur ou joueuse qui en serait victime. 

Est-ce un phénomène qui inquiète les responsables de la FFT ?

Ces comportements nous préoccupent bien évidemment et n’ont pas leur place dans le sport ; c’est pourquoi au fil des dernières années, nous avons mis en place de nombreuses initiatives à ce sujet.
Nous appelons également les plateformes sur lesquelles sont publiés ces messages de haine à prendre leurs responsabilités.

Quelles sont les mesures ou moyens mis en place pour tenter de réduire ces messages parfois haineux ?

Notre rôle est d’accompagner les joueurs et de les préparer à faire face à ce type de comportements. Consciente de l’importance croissante des réseaux sociaux dans la vie des athlètes, la FFT déploie une série d’actions de sensibilisation auprès des plus jeunes afin de les préparer au mieux à ce contexte, par le biais de la plateforme « Parcours Haut Niveau » de la FFT. Dès 9/10 ans, les jeunes peuvent s’inscrire aux formations qui deviennent obligatoires à partir de 14 ans. Elles sont conçues pour sensibiliser aux opportunités et aux risques des réseaux sociaux, notamment aux risques de harcèlement.

Par ailleurs, nous proposons depuis 2023 aux joueurs français de bénéficier gratuitement à l’année de l’application Bodyguard, une technologie qui effectue de la modération en temps réel des commentaires haineux, sur Facebook, Instagram, X, YouTube, TikTok et Discord. Nous les invitons régulièrement à profiter de ce service.

Nous avons également mis en place un nouveau dispositif à l’occasion de Roland-Garros 2025 : le dispositif ”Threat Matrix” : il s’agit d’un outil de surveillance en direct des réseaux sociaux, qui permet d’évaluer et signaler les éventuelles menaces sur les joueurs du tournoi qui pourraient être pris pour cibles, et même de pouvoir intervenir au plus vite si besoin.

Est-ce que ces messages peuvent être liés à la montée en puissance des paris en ligne ?

En effet, ces messages haineux sont effectivement souvent liés à des paris sportifs, perdus ou non (Loïs Boisson a d’ailleurs gagné son match hier, mercredi 16 juillet ndlr), mais pas seulement. L’anonymat des réseaux sociaux permet malheureusement des comportements déviants (violences et agressivité verbales, racisme, homophobie, sexisme, etc).

 

Est-ce que les joueurs, joueuses sont accompagné(e)s par la Fédération pour répondre, et faire face à ces messages ? Quels conseils leur sont apportés quand ils sont confrontés à cela ?

La protection de la santé physique et mentale de ses pratiquants contre toute forme d’agression verbale, physique ou sexuelle et la préservation de l’intégrité de ses compétitions contre toutes formes de dérives font partie des priorités d’action de la FFT. A ce titre, elle a mis en place, depuis 2019, une Cellule Intégrité dédiée à la prévention et à l’accompagnement des victimes.