« Ça donne envie, non ? » Tomaz tend un sandwich wrap garni de salade de thon à l’américaine « avec un petit peu de mayonnaise, du fromage gouda en tranches parce qu’on est gourmands et… une compote en dessert. » Une association douteuse, diront certains. Un régal, considère celui qui, ce vendredi 18 juillet 2025, vient de passer sa première soirée aux Vieilles Charrues et que ce mets, visiblement, requinque. Surtout, souligne le (top) chef, « aucun de ces ingrédients n’a besoin d’être au frais donc ça se garde bien en camping. » Et ça, c’est juste une question de survie.
Il y a trois teams chez les campeurs. Ceux qui font des compositions culinaires osées, ceux qui mangent tout préparé et ceux qui consomment sur site et grignotent à côté. Tom et Estelle en font partie. « Le matin, tu prends un petit bol de Chocapic arrosé de 8-6. À mettre à mijoter une petite demi-heure et à avaler à grandes goulées ! » Après, les petits plats du festival, « c’est pépite, comme on dit ! »
Y’a le gras des rillettes qui coule avec la chaleur et c’est très important. Comme ça, ça s’imprègne bien dans le pain.
Le plat signature de Geoffrey, un autre fêtard ? Des rillettes de canard, à la fraîcheur douteuse… « Mais AOP (*) Périgord », fait remarquer le Rennais. « Y’a le gras qui coule avec la chaleur et c’est très important. Comme ça, ça s’imprègne bien dans le pain. Un pain qui a un peu séché au soleil, pour une texture plus croquante. » Et en accompagnement ? Des chips de fromage qui croustillent. Miam !
Des céréales ou des gâteaux au chocolat bien arrosés : « Vous l’aurez compris, on se nourrit sur le site du festival », sourient Tom et Estelle. (Le Télégramme/Fanny Ohier)
Les rillettes, c’est meilleur quand ça suinte, pour Geoffrey. Le Rennais de 31 ans les déguste sur une tartine de pain « qui a séché au soleil », ça croustille davantage. (Le Télégramme/Fanny Ohier)Composer sans micro-ondes ni réchauds
Car tous doivent composer avec les conditions de la vie au camping : pas d’électricité et de nombreuses interdictions. Ce vendredi midi, Louis et ses amis dégustent ainsi un riz au curry… à même le sachet. « Ça pue, c’est sec et craquant… Mais c’est super bon ! » De l’avis des champions, ç’aurait tout de même valu un petit passage au micro-ondes comme c’est l’usage. « D’autres festivals en mettent à disposition », regrettent les Nantais.
Plat préparé non réchauffé et brioche au beurre : et oui, certains ont quand même envie de bien manger. Dommage pour autant qu’il n’y ait pas de micro-ondes au camping, regrette Louis. (Le Télégramme/Fanny Ohier)
1 kg de cacahuètes et des nouilles instantanées : Olivia et ses copines misent tout sur des plats bourratifs. Et l’équilibre alimentaire dans tout ça ? « On a fait bien pire. D’autres années, c’était biscuits apéritifs sur biscuits apéritifs… » (Le Télégramme/Fanny Ohier)
Pas non plus de bouilloires en libre-service, et les réchauds sont interdits. Alors d’autres filoutent un peu. Olivia et ses copines se nourrissent presque exclusivement de « nouilles instantanées, matin, midi et soir », pendant quatre jours. « Parce que c’est pratique, pas cher et ça cale. » Quid de l’eau chaude, alors ? « On a nos moyens… », élude la Normande, avec un grand sourire.
(*) AOP, appellation d’origine protégée.