Ce sapeur-pompier firminois vient de boucler l’Ironman de Nice en 10h03, performance réalisée sous une canicule de 40°C qui aurait découragé le commun des mortels. Deuxième de sa catégorie parmi 2 700 concurrents, il valide son ticket pour les mondiaux avec la satisfaction du défi relevé.

« C’était mon premier marathon, je dois dire que j’appréhendais un peu », avoue-t-il à nos confrères du Progrès avec la modestie caractéristique de ceux qui viennent de réaliser l’impossible.

Après quinze années de cyclisme en compétition, Loïc bascule vers le triathlon en 2022. Son baptême du feu ? Un half Ironman niçois soldé par une dixième place qui déclenche le déclic : « Là, je me suis dit qu’il faut vraiment que je m’y mette. »

Son parcours le propulse jusqu’à Taupo pour ses premiers mondiaux, où il termine 50e de sa catégorie. Détail touchant : il franchit la ligne d’arrivée avec le drapeau de l’ASSE sur les épaules, hommage à son père fan des Verts pour la Fête des pères. Cette tradition porte-bonheur perdure depuis, transformant chaque course en déclaration d’amour filiale et territoriale.

Entraînement quasi militaire

« Je m’entraîne tous les jours, au moins 20 heures par semaine », résume sa philosophie spartiate. Suivi par un entraîneur professionnel, il applique la règle du « pas un jour sans sport » avec une discipline de fer. Cette attirance pour l’extrême explique son passage des semi-Ironman aux versions complètes, escalade logique d’un perfectionniste.

Objectif immédiat : les mondiaux niçois du 14 septembre avec l’ambition d’intégrer le top 20 de sa catégorie. Mais Loïc vise déjà plus haut : « J’aimerais beaucoup être qualifié pour les mondiaux 2026, qui se déroulent à Hawaï, là où est né l’Ironman. » Revers de la médaille : cette passion coûte 15 000 euros annuels. « Cette année, il faudrait que je change mon vélo, ce qui revient à 8 000 euros », détaille-t-il sans compter inscriptions, déplacements et matériel.

Entre caserne stéphanoise et entraînements firminois, Loïc orchestrate un quotidien millimétré où chaque minute compte. Cette gestion rigoureuse lui permet de maintenir son niveau professionnel tout en gravissant les échelons du triathlon international.

Au-delà de la performance individuelle, ce pompier-athlète porte les couleurs de son territoire sur les scènes mondiales, démontrant que l’excellence sportive peut émerger des bassins de vie les plus modestes avec détermination et méthode.