Dans la nuit du vendredi 18 juillet au samedi 19, la ville de Limoges a été secouée par des scènes de violence urbaine dans le quartier du Val de l’Aurence. Voitures incendiées, guet-apens contre les forces de l’ordre, agressions d’automobilistes… Une centaine d’individus ont semé le chaos. Le maire divers droite de Limoges, Émile-Roger Lombertie, outré par les événements, dénonce un État démissionnaire.
« La nuit de samedi à dimanche a été calme, une fois que les CRS étaient en place. Ils n’ont pas cherché l’affrontement. Mais on a vraiment une structuration de guérilla urbaine, avec des groupes qui interviennent pour montrer qu’ils sont chez eux. C’est leur territoire », affirme le maire. Il décrit des groupes prêts à l’affrontement, mais stratégiques.
Une description que l’élu assume pleinement : « Comment expliquez-vous que des groupes puissent être autant armés, préparer des cocktails Molotov, organiser des guet-apens, bloquer la circulation, caillasser des pare-brises, faire du car-jacking, voler des voitures et les brûler ? C’est très organisé, structuré : c’est précisément ça la guérilla.«
« Nous mettons en place des politiques pour ces quartiers, mais nous sommes bien seuls. Cela fait deux ans que je tente de remettre à l’ordre du jour la prévention à tous les niveaux. »
Emile-Roger Lombertie, maire (DVD) de Limoges sur RTL
Pour expliquer cette organisation, le maire pointe plusieurs facteurs : « Il y a d’abord la grande pauvreté qui s’est accumulée dans ces quartiers au fil des années. Vous avez aussi l’effet de l’immigration, mais tout le monde le nie et ferme les yeux. » Il décrit une population marquée par une précarité extrême : « Ce sont des quartiers majoritairement marqués par la grande pauvreté.«
Le maire décrit un territoire éclaté, organisé en micro-groupes communautaires : « On est face à des groupes et des sous-groupes communautaires organisés autour des pays d’origine. Et ils s’organisent contre la République française autour de noyaux idéologiques et territoriaux. » Il déplore le désengagement des services publics : « Les départements ont supprimé les travailleurs sociaux et les éducateurs. Nous, la Ville, nous faisons le maximum : nous réhabilitons totalement le quartier, qui était devenu indigne. Nous refaisons les écoles, et rétablissons les études gratuites. »
Mais le soutien ne suit pas, regrette-t-il : « Si vous n’avez pas la justice avec vous, si vous n’avez pas les travailleurs sociaux, si l’Éducation nationale ne répond pas présente : ça ne marche pas. » Malgré les événements de la veille, la nuit a été calme dans ce quartier sensible de Limoges. Mais pour le maire, ce calme apparent ne doit pas masquer la gravité de la situation. « Le problème est structurel, idéologique, culturel, social. Et tant qu’on ne regardera pas la réalité en face, on continuera à compter les voitures brûlées.«
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