On appelle médecines douces, ou médecines non conventionnelles, les pratiques d’ordre médicinal qui ont pour but de soigner sans utiliser de molécules chimiques, mais à l’aide de plantes ou de thérapies manuelles par exemple. C’est pourquoi on parle le plus souvent de médecines naturelles. Mais qui dit naturel, ne veut pas dire sans effets indésirables et une certaine toxicité pour la santé, comme l’indique le ministère de la Santé, d’autant que les résultats des médecines douces n’ont pas été évalués scientifiquement contrairement aux pratiques de la médecine conventionnelle.
Si les symptômes de certaines pathologies peuvent être malgré tout soulagés grâce à des médecines douces, qui présentent donc un intérêt dans l’accompagnement des malades, certaines de ces médecines non conventionnelles posent question en raison des dérives thérapeutiques constatées, voire parfois le danger pour les patients de tomber dans le piège de sectes.
Ce que disent les autorités sanitaires sur la dangerosité ou non des médecines douces
Comme le rappelle le ministère de la Santé, les médecines douces, aussi appelées médecines alternatives ou médecines naturelles, ne sont pas reconnues scientifiquement par la médecine conventionnelle, ni enseignées lors de la formation initiale des professionnels de santé.
On parle là de pratiques telles que par exemple l’ostéopathie, l’homéopathie, la chiropraxie, l’hypnose, la méditation, la mésothérapie, l’auriculothérapie, l’acupuncture, la biologie totale, la biorésonance, la phytothérapie, la thérapie nutritionnelle, la réflexologie, la naturopathie, l’aromathérapie, la sophrologie, le qi gong, le taï-chi, etc. Il existe de très nombreux types de médecine douce : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en recense ainsi environ 400.
Par définition, les médecines douces n’ont pas fait l’objet d’études scientifiques ou d’essais cliniques qui prouvent leur réelle efficacité, à l’inverse de la médecine conventionnelle. À l’exception de l’acupuncture, de l’ostéopathie, de la chiropraxie et de formations dispensées dans certaines universités, aucun diplôme national n’est requis pour leur pratique.
Les médecines douces ont le vent en poupe en France depuis de nombreuses années déjà et se développent notamment dans les secteurs du bien-être, de la nutrition, ou encore de l’apparence esthétique. La moitié des Français y auraient ainsi recours notamment parce que les médecines douces permettraient de recevoir des soins moins standardisés et plus personnalisés que la médecine conventionnelle. Mais la connaissance de ces pratiques est encore insuffisante pour suffisamment jauger leurs résultats et montrer leur dangerosité ou non.
Néanmoins, il est admis que certaines de ces médecines alternatives peuvent être utiles en complément de traitements prodigués par la médecine conventionnelle car elles peuvent agir positivement sur certains symptômes, même si leur efficacité n’est pas prouvée scientifiquement.
Selon le ministère de la Santé toujours, d’autres médecines douces ne s’avèrent pas réellement efficaces pour traiter les symptômes de certaines pathologies mais ne présentent, en revanche, aucun risque pour la santé des patients.
Néanmoins, en particulier pour les patients atteints d’une maladie grave comme le cancer par exemple, avoir recours en premier lieu à ces médecines alternatives peut avoir pour conséquence le retard de la prise en charge de leur pathologie par la médecine conventionnelle et donc une diminution des chances de guérison.
Enfin, les autorités sanitaires indiquent que d’autres médecines douces ont bel et bien des effets nocifs sur la santé et qu’elles doivent absolument être évitées.
D’une manière générale, il faut savoir que même si certaines médecines douces se présentent comme des pratiques naturelles, cela ne veut pas forcément dire qu’elles ne sont pas sans effets secondaires sur la santé. Ces derniers sont en plus mal connus, comme l’indique le ministère de la Santé : « il n’y a pas eu d’évaluation rigoureuse préalable à leur emploi, et peu ou pas de données publiées. De plus, les professionnels qui utilisent ces PSNC [les pratiques de soins dites non conventionnelles] ne déclarent pas ces effets indésirables ».
Certaines médecines douces pointées du doigt pour leurs dérives thérapeutiques ou sectaires
Même si une partie des médecines douces ont des effets positifs sur les symptômes de certaines maladies, d’autres, en revanche, sont pointées du doigt parce qu’elles peuvent mettre en danger la santé des patients, et même menacer l’intégrité des personnes quand leur fonctionnement s’apparente à celui de sectes.
Des dérives thérapeutiques possibles
Un récent rapport publié par l’Ordre des médecins a alerté sur l’urgence d’encadrer et de contrôler les médecines douces dans le but de limiter les éventuels dangers pour la santé et ce que l’organisme appelle des dérives thérapeutiques.
Ces dernières peuvent prendre la forme d’une mise en danger du patient en particulier quand une médecine douce est proposée en remplacement de la médecine conventionnelle, d’une perte de chance de guérison, d’un abus de faiblesse, ou encore d’une escroquerie par exemple.
Dans son rapport, l’Ordre des médecins mentionne un certain nombre de médecines douces qui interrogent sur leur efficacité et qui peuvent présenter l’un de ces risques, dont par exemple les suivantes :
- l’aromathérapie (thérapie par les huiles essentielles)
- l’apithérapie (thérapie par les piqûres d’abeilles)
- l’auriculothérapie (acuponcture des oreilles)
- l’haptonomie (communication intra-utérine avec le futur bébé)
- la lithothérapie (thérapie par les pierres)
- la sylvothérapie (thérapie par les arbres)
- la gemmothérapie (mode de traitement homéopathique à base de dilutions de jeunes pousses de végétaux et de bourgeons)
- la kinésiologie (thérapie basée sur l’étude du tonus musculaire).
Les dérives sectaires de certains praticiens de médecines douces
Si certaines médecines douces peuvent s’avérer être dangereuses pour la santé physique des patients, d’autres sont pointées du doigt pour leur dérive sectaire et donc sur leur emprise mentale, psychologique, et parfois physique, qu’elles exercent sur les personnes qui viennent consulter.
Un danger sur lequel alerte notamment la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et qui indique : « Les dangers et les dérives du marché alternatif de la guérison et du bien-être tiennent notamment à l’absence d’évaluation indépendante et rigoureuse des méthodes et des formations qui excluent explicitement ou de fait les traitements médicaux conventionnels ».
Parmi ces médecines douces dangereuses pour leur dérive sectaire, la Miviludes cite notamment celles qui touchent plus particulièrement à la nutrition, à la prise en charge des troubles psychologiques liés à l’enfance, mais d’une manière générale toutes les méthodes non conventionnelles de psychothérapie, les thérapies par massage ou apposition des mains, celles qui disent combattre des maladies par l’ingestion de substances diverses, par rééquilibrage de l’énergie, ou en lien avec le développement personnel, tout comme les médecines douces qui s’adressent particulièrement aux personnes vulnérables comme les personnes âgées ou handicapées, ou encore aux patients en fin de vie.
Des médecines douces qui prônent également souvent le refus de soins, de vaccination obligatoire, etc., et s’avèrent donc dangereuses pour la santé mentale, mais aussi physique des patients.