Il est leur protecteur. Leur boussole. Leur voix et leur fierté. Le chef incontesté de la grande famille monégasque dont le monde apprend toujours plus à connaître la singularité depuis son avènement, le 12 juillet 2005.

Ce samedi 19 juillet 2025, les Monégasques étaient ainsi 6 000 sur la place du Palais princier à entourer le prince Albert II de Monaco et sa famille pour célébrer dans la joie et la simplicité ses 20 ans de règne.

« Votre soutien et votre affection me touchent en ce jour important et rare. Rare, car on n’a pas tous les jours 20 ans. C’est particulièrement vrai quand on en a 67. Je plaisante et ma vie n’a pas commencé le 12 juillet 2005, jour de mon avènement, mais une page importante s’est ouverte ce jour-là. Une page que j’ai pu écrire avec vous tous au cours de ces années particulièrement intenses, parfois difficiles, mais je crois particulièrement heureuses », a débuté le prince Albert II avant de se tourner vers sa « famille de sang », la princesse Charlène et ses enfants, Jacques et Gabriella.

Pris par l’émotion – jusqu’à tirer les larmes de nombreux Monégasques, sa sœur la princesse Stéphanie et son neveu Louis Ducruet notamment –, le Prince n’a pu reprendre son propos qu’après avoir enlacé ses enfants et embrassé son épouse sous les applaudissements. « Je les remercie tous les jours pour leur amour et leur soutien. Comme je veux remercier mes sœurs, mes neveux et nièces, mes cousins et cousines [dont les descendants américains de Grace Kelly présents ce samedi, ndlr], qui sont essentiels à mes équilibres privés et publics. »


Le couple princier et ses enfants. Photo Cyril Dodergny.

« Vous êtes celui qui veille sur nous et sur notre pays »

Plus tôt, le maire de Monaco Georges Marsan avait étayé ce lien indéfectible qui unit les Monégasques à la Famille princière. « Ces vingt dernières années ont été marquées par des moments de bonheur familial que nous ne pouvons oublier. Le mariage de votre Altesse avec la princesse Charlène, un événement magnifique qui a réuni deux cœurs et deux nations. Ainsi que la naissance de leurs Altesses, le prince héréditaire Jacques et la princesse Gabriella, qui apportent joie et avenir à notre pays. Ces moments ont renforcé notre sentiment d’unité, de fierté et d’amour pour notre Principauté et pour votre famille. Monseigneur, vous êtes notre Prince souverain, l’incarnation de notre identité, notre guide, celui qui veille sur nous et sur notre pays. »

Un pays, un destin. Celui des Grimaldi dont le premier Seigneur, François, déguisé en moine, prit le Rocher par la ruse en 1297. Sept siècles plus tard, le 14e Prince de Monaco, Albert II, a l’oreille des grands de ce monde et la Principauté, son fauteuil dans le concert des nations.

« Notre place dans le monde s’est affirmée, car Monaco est désormais présente partout où l’on débat de l’avenir de la planète. Notre voix compte. Notre engagement pour l’environnement, le climat, les océans, la biodiversité, qui était, il y a 20 ans, une occupation peu partagée à l’étranger, est devenu l’un des enjeux majeurs de ce siècle. Comme l’a montré au mois de juin dernier, le succès du Blue Economy and Finance Forum. Tout ceci, nous devons en être fiers, nous l’avons fait ensemble dans un esprit de responsabilité, de confiance et d’unité, qui est au cœur de notre contrat social et qui doit plus que jamais continuer à nous inspirer. »

Inspirer, et souder dans un monde incertain, en péril, angoissant, comme l’a souligné Georges Marsan. « Il y a 20 ans, notre monde était déjà en mouvement. Mais il ne ressemblait en rien à celui que nous connaissons aujourd’hui. Nous avons assisté à une multiplication de crises sanitaires, économiques, climatiques qui ont mis à rude épreuve notre résilience collective. Le terrorisme et le retour de la guerre sur le continent européen nous rappellent que la paix et la liberté ne sont jamais acquises (…) Par manque de volonté de beaucoup et par manque de précaution et de raison, notre planète se dégrade et se transforme peu à peu en un lieu inhospitalier pour la nature et pour les hommes. Bien avant que ce triste constat ne soit largement partagé et que la prise de conscience d’une urgence d’agir n’apparaisse, vous avez eu la clairvoyance, l’intuition qu’il fallait agir. »


« Vous êtes dans nos cœurs »

« Tout ce que je fais chaque jour, que ce soit ici à Monaco, dans les enceintes internationales, dans la solitude de mon bureau ou sur des mers lointaines, je le fais pour vous, pour les Monégasques, a répondu le prince Albert II, sanglots dans la voix. Pour Monaco, tous ceux qui y vivent et y travaillent, pour notre souveraineté, notre prospérité, notre avenir et celui de nos enfants. »

Et le maire de saluer l’humanité du Prince du peuple, capitaine d’une équipe gagnante. « Votre action s’inscrit au cœur de valeurs qui sont celles du sport. Respect, équité, persévérance et esprit d’équipe (…) Malgré la lourde charge, vous avez toujours démontré beaucoup de bienveillance envers chacun d’entre nous, avec simplicité et authenticité. Vous êtes dans nos cœurs, vous êtes notre voix dans le monde et, dans les périodes les plus mouvementées, vous pouvez compter sur le soutien indéfectible de notre communauté. »

Faisant référence aux récentes vagues médiatico-judiciaires qui ont déferlé sur la Principauté, le Prince a appelé à rester droit contre vents et marées. « Je sais que l’on parle beaucoup de quelques querelles qui nous diviseraient. Je ne crois pas qu’il faut leur accorder tant d’importance. Ne prêtons pas attention à ceux qui veulent nous désunir, nous affaiblir, nous décourager (…) Ayons confiance en nous, c’est ainsi que nous continuerons d’avancer, fidèles à la grande et belle histoire de la Principauté, sur le chemin du bonheur. »

Et le Prince de rappeler la recette d’un avenir serein : « concorde, travail, sens de l’accueil, intérêt pour l’innovation, attachement à l’éthique et ouverture à l’international ».

Albert II assurant enfin que, porté par ses vertus, son dévouement reste intact. « Je demeure aussi déterminé, motivé et confiant que je l’étais il y a vingt ans. Profitons de cette énergie, de ces rêves et de ces ambitions pour continuer à avancer comme nous l’avons fait ensemble au quotidien depuis ce jour de juillet 2005. »

« Nous sommes heureux d’être Monégasques et fiers de nos Princes. Notre dévouement et notre admiration sont le reflet légitime de ce que vous êtes et de ce que vous représentez pour nous », a conclu le maire lors d’une soirée empreinte d’émotion. « On n’a pas tous les jours vingt ans (…) C’est pourquoi faut qu’on en profite… » dit la chanson.