Résumé : « Remèdes à l’amour » enseigne les différentes manière de ne plus penser à la personne aimée, en commençant par l’éloignement. Si partir loin n’est pas possible, il existe également d’autres solutions…

Critique : Ovide est surtout connu aujourd’hui pour son œuvre phare Les Métamorphoses. Mais le poète s’est aussi essayé à analyser l’amour avec L’art d’aimer, un premier traité. Plusieurs années plus tard paraît ce second opus, Remèdes à l’amour. Le premier expliquant comment séduire l’être désiré et le second comment survivre à l’amour déchu.

Ovide précise que ses nombreux conseils fonctionnent d’autant mieux s’ils sont tous appliqués de concert. Il recommande entre autres l’éloignement de l’être aimé, l’exagération de ses défauts, l’activité intensive, la fuite de ce qui peut rappeler l’amour – spectacles de danse ou délices de l’alcool -, la multiplication des maîtresses…

Ovide s’amuse de lui-même, car nombreuses sont les références à L’art d’aimer, présenté comme un recueil connu de tous. Et l’auteur n’hésite pas à mettre en avant le contrepied que constitue ce nouvel ouvrage par rapport au précédent. L’auteur puise avec nonchalance dans sa culture mythologique et prend sans cesse pour exemple des références au panthéon grec. Si le public de l’époque pouvait comprendre les histoires évoquées par un simple nom, les lecteurs d’aujourd’hui peuvent se retrouver un peu perdus quand sont évoqués Zoïle, Tersitès, Machaon ou encore Penthésilée.

Le recueil, poème latin, a été traduit en prose par Xavier Bordes. Ovide jouant sur de nombreux niveaux de lecture, la tâche du traducteur en a été d’autant plus compliquée. Mais la conclusion de Xavier Bordes nous permet de comprendre les enjeux de ce traité dans la vie d’Ovide et la courte biographie resitue l’artiste dans l’histoire romaine, des heures de gloire aux années d’exil.

On peut regretter que les citations mythologiques ne soient pas éclaircies par des notes de bas de page, ou par quelques éléments regroupés à la fin du traité. Nous aurions aimé aussi pouvoir lire ce recueil traduit sous la forme d’un poème, correspondant à son genre initial.

En dehors de cela, découvrir les remèdes proposés par Ovide au mal qu’il a lui-même créé avec L’art d’aimer est assez drôle. Le poète lui-même joue avec ce paradoxe au fil des pages.

Remèdes à l’amour apprend à ne plus souffrir du mal d’aimer. Ce court texte présente une salve de solutions simples à expliquer, mais parfois bien dures à appliquer pour le malade…

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