On est en 1978, l’année où le tirage du loto est pour la première fois télévisé, où la France découvre les joies du jogging et où Michel Lang, dans un élan de génie populaire, décide de filmer ce que tout vacancier français faisait déjà depuis des lustres : draguer mollement en short à carreaux, tout en surveillant sa bedaine naissante. Résultat : L’Hôtel de la plage, prototype absolu de la comédie à la française, anthologie vivante de nos petitesses nationales, qu’on peut revoir comme un documentaire truculent sur une époque révolue.

Une époque où les blagues sur les Belges passaient pour de l’humour bon enfant, où les vacances rimaient avec farniente, partie de vélos et blagues potaches. La France popu en vacances, celle des adultères d’été sans conséquence, où les enfants braillent et se harcèlent, où les ados badinent avec les adultes et réciproquement. On change de partenaires plus souvent que de bermudas. Il faut revoir avec indulgence ce chef-d’œuvre de la franchouillardise assumée.

Dans l’ombre des « Bronzés », la révolution du Splendid

Parlons cash : face aux Bronzés (qui sortent la même année, mais onze mois plus tard), L’Hôtel de la plage fait figure de cousin de province. Là où Patrice Leconte filme des bourgeois parisiens s’encanaillant au Club Med ivoirien, Michel Lang préfère observer la petite bourgeoisie dans son habitat naturel : l’hôtel familial breton où l’on revient chaque été depuis 1962.

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