Actuellement à la tête de Hyundai
Motorsport, Cyril Abiteboul a réagi aux spéculations entourant une
entrée du constructeur coréen en F1 à l »horizon 2031 lors du
prochain changement de règlement technique.
Ces rumeurs ont enflé après la
publication, sur les réseaux sociaux de Hyundai, d’une image
montrant une monoplace de F1 avec le message « What If ? » inscrit sur l’aileron arrière
(photo ci-dessus), et la légende : « Préparez-vous à l’aventure », un teasing plein de
promesses… mais le message a été rapidement supprimé, ce qui n’a
fait qu’attiser la curiosité.
Certains y ont vu un signe
d’intérêt concret, d’autant que cette publication faisait écho aux
récents propos d’Otmar Szafnauer qui a évoqué une possible
candidature pour la douzième place encore disponible sur la grille
F1, le manager américain élaborant un projet avec un grand
constructeur. Peut-être un chinois comme Geely, souhaité par le
président de la FIA Mohammed Ben Sulayem, mais aussi Hyundai que
l’on dit ouvert à un avenir en Grand Prix.
Fake news ?
Lors du Rallye de Grèce le mois
dernier, où il supervisait les activités du constructeur en WRC,
Cyril Abiteboul,
l’ancien patron de Renault F1, a tenu à clarifier la situation.
« Je pense qu’il s’agit simplement d’un message un peu maladroit
de l’équipe marketing en Corée, a-t-il expliqué aux médias.
Ils voulaient faire parler d’eux, et ils ont réussi. Mais le
post a été retiré, ce qui montre bien qu’il n’y a rien derrière. Il
n’y a aucun projet F1. Nous avons déjà beaucoup à faire avec nos
deux programmes existants, et nous restons concentrés
dessus. »
Hyundai est en effet
pleinement engagé dans le championnat du monde des rallyes, tout en
préparant son arrivée en endurance avec un prototype Hypercar
destiné au WEC et aux 24 Heures du Mans dès 2026 sous la marque
Genesis, la branche premium du groupe. Ce programme ambitieux passe
par l’installation d’une usine au Castellet, sur le zoning du
circuit Paul Ricard où sont déjà basés les partenaires Oreca
(châssis) et IDEC Sport (exploitation).
Un engagement possible en
2031
Abiteboul a cependant laissé
la porte entrouverte pour l’avenir, sans pour autant nourrir
d’espoirs à court terme. « Peut-être à long terme, a-t-il
déclaré. Mais certainement pas avant 2031. Regardez Audi : ils
ont annoncé leur arrivée en 2021 pour un engagement prévu en 2026.
Il faut du temps. »
Quant à une entrée sous forme
de partenariat ou de sponsoring, l’ancien directeur de Renault F1
est catégorique : « Ce n’est pas notre philosophie de simplement
payer pour être visibles, affirme le manager français.
Nous n’avons aucun intérêt à financer les projets des autres.
Si nous devions un jour venir en Formule 1, ce serait avec notre
propre technologie. »
Hyundai et l’ombre du
douzième team
Enfin, concernant les rumeurs
d’un recrutement d’ingénieurs à Viry-Châtillon (ex-fief de Renault
Sport), Abiteboul n’a pas confirmé, mais ces échos alimentent la
spéculation. En parallèle, Hyundai reste attentif à l’évolution
d’autres catégories, notamment la Formula E. « La feuille de
route technologique de la FE est intéressante, reconnaît-il.
Mais ce championnat semble plafonner en termes de visibilité et
de popularité. Nous continuons à l’étudier, sans
précipitation. »
La perspective de l’arrivée du
troisième constructeur mondial (avec ses marques Hyundai, Kia et
Genesis) en Formule 1 est pourtant bien réelle et 2031 constitue
une échéance crédible, lorsque le règlement technique pourrait
évoluer et quand les Accords Concorde seront renouvelés en activant
l’option d’une douzième écurie au départ des Grands Prix. On croise
les doigts !