Après une montée surprise en Top 14, le staff et les dirigeants de l’USM ont dû s’organiser en un mois seulement. Le manager, Sébastien Tillous-Borde a décidé de conserver l’ensemble de son effectif en misant seulement sur deux recrues.
Tout d’abord, votre recrutement est-il terminé ?
Pour l’instant, oui. On avait déjà fait notre recrutement avant de finir la saison. Il ne nous restait que très peu de contrats à offrir et on n’avait surtout pas la volonté de changer notre équipe parce qu’on venait de monter. On ne voyait pas l’intérêt de virer dix mecs pour aller en chercher dix.
Dans l’absolu, un mois pour recruter, c’est court…
Oui, mais les réunions ont été rapides. On ne s’est pas trop pris la tête. Bien sûr, on a réfléchi à plusieurs possibilités mais avec ce que ce groupe a réalisé, on ne pouvait pas le détruire comme ça. Monter, ça a été, entre guillemets, une surprise. Brive ou Grenoble avaient préparé leur montée, nous, ce n’était pas du tout le cas. On s’était préparés pour rester en Pro D2. On est montés avec un groupe qui va défendre avec valeur notre maillot la saison prochaine. Le fait de prendre deux joueurs devant, en plus des deux qu’on avait déjà recrutés, correspondait vraiment à une recherche particulière : la polyvalence.
Il n’y avait donc pas forcément la nécessité de recruter plus encore ?
Pas forcément. Après, je sais qu’entre le niveau du Pro D2 et celui du Top 14, il y a un grand écart. C’est à nous de nous adapter à ce niveau-là, aux joueurs de montrer qu’ils ont le niveau pour jouer en Top 14. On va faire le maximum pour se maintenir avec nos armes, avec la manière dont on a construit notre groupe depuis un an mais aussi avec le jeu qu’on veut mettre en place.
Finalement, à quoi ressemble un recrutement au mois de juillet. Les possibilités ne sont-elles pas relativement restreintes ?
Il y a toujours des joueurs disponibles, notamment des joueurs de l’hémisphère Sud. Il y a des propositions d’agents qui nous envoient des CV. Il y a de grandes listes de joueurs qu’on peut recruter. Globalement, il y a encore des bonnes pioches à faire sur les mois de juin et juillet. Il faut être patient, mais il y a toujours des noms qui peuvent sortir et même parfois des internationaux. Mais ce sont souvent des étrangers donc non JIFF.
En ce sens, vous avez recruté Vaea Fifita…
Oui, il avait une clause dans son contrat. C’est un joueur qui a été en contact avec Toulouse, la saison dernière ou celle d’avant, il me semble. Il était tenté par une aventure en Top 14. On a noué des contacts, on a fait des visios, ça s’est très bien passé. On s’est dit qu’un joueur comme lui pouvait nous amener une plus-value.
Y a-t-il des noms qui vous ont surpris, parmi les CV que vous avez vu passer ?
Plus ça va et plus il y a de gros noms dans la liste des chômeurs, il y a énormément de concurrence avec de jeunes joueurs qui arrivent de plus en plus tôt au niveau… Quand tu vois le nombre de joueurs chômeurs sur la liste ces dernières années, c’est assez surprenant.
Vous avez désormais la possibilité de recruter des joueurs supplémentaires. Avez-vous déjà commencé à vous renseigner ?
Honnêtement, je n’ai pas commencé à chercher parce que je ne cherche pas de joueur pour le moment. Il y a Vaea Fifita qui doit arriver. Il y a quatre piliers à gauche, quatre talonneurs, quatre piliers droits, quatre deuxième ligne… On a du monde partout.
En parlant d’effectif, quels sont les profils que l’on cible en tant que club promu ?
Ça dépend des effectifs et des budgets. Nous, ce qu’on voulait, c’était avoir du monde devant parce qu’on sait que ça va piquer toute la saison. On voulait disposer d’un effectif assez large pour avoir de la rotation et essayer de performer chaque match, avec des joueurs différents sur le terrain.
Pour éviter le genre de scénario que Montauban a connu cette saison, avec un recrutement et une adaptation express, comprenez-vous que certains présidents réclament un changement de formule pour l’accession, en revenant à une montée directe pour le club qui termine à la première place du championnat ?
Je peux comprendre. C’est vrai qu’en montant au dernier moment, il est toujours difficile de parfaire son recrutement. Personnellement, ce que j’adore, ce sont les phases finales. Il y a du pour, il y a du contre… De Pro D2 à Top 14, quand tu peux monter tout de suite, comme Lyon à l’époque, qui termine premier avec, il me semble, plus de 100 points, c’est facilitant pour le recrutement. Mais les phases finales procurent aussi des émotions énormes.
Alors ?
Peu importe, finalement ! À un moment donné, il faut aller chercher les choses. Quand tu es premier tout au long de la saison, de savoir que cela va t’assurer la montée, cela peut sûrement aider. Est-ce que cela change tout ? Je ne suis pas sûr…