Par

Pierre Chemel

Publié le

15 juil. 2025 à 12h01

Sur la plage de Villefranche-sur-Mer, près de Nice, le spectacle n’était pas que dans le ciel bleu ou sur les serviettes ce dimanche 13 juillet. Le compositeur français Michel Redolfi avait immergé ses haut-parleurs dans la baie pour offrir un concert inédit aux nageurs : sous l’eau, une musique électronique planante se mêlait aux chants de baleines enregistrés à Tahiti et aux textes poétiques lus par Jean-Marc Barr, le célèbre acteur du Grand Bleu.

Dehors, seuls quelques graves résonnaient. Mais en plongeant une oreille dans l’eau, la netteté du son frappait. « Il y a de la musique ! Dans l’eau ! C’est incroyable ! », s’est exclamé un enfant, la tête hors des flots.

La planche, les yeux fermés

Pendant que certains continuaient leurs jeux et leurs brasses, d’autres faisaient la planche, les yeux fermés. « On a entendu les dauphins et les oiseaux. Ils parlent de leurs histoires et vous le ressentez dans votre corps. Ça vibre et c’est très poétique », s’est émerveillée Kristen King, une Californienne installée sur la Riviera.

Michel Redolfi, bio-acousticien et designer sonore, ne cache pas son ambition : « L’idée, c’est de faire que les gens soient baignés dans le son, qu’ils soient dans un musée, dans la mer, dans un tramway, et d’y aller de la manière la plus douce possible. » Il conçoit des environnements sonores depuis les années 1980, des tramways de Nice et Brest au musée Cocteau à Menton. Ses concerts subaquatiques visent à ramener chacun à « son état pré-natal, flottant dans un océan de sons et de douceur ».

Pour Jean-Christophe Allard, 58 ans, habitué de ces concerts, l’expérience en mer est incomparable : « En mer c’est plus impressionnant. Le son passe par le crâne, même pas par les oreilles. C’est une grosse séance de relaxation. »

Vidéos : en ce moment sur ActuUn bémol : la bande-son électro

À ses côtés, Jean-Marc Barr, 64 ans, prêtait sa voix aux textes d’Erri De Luca et Jean Cocteau, assis hors de l’eau : « Tout d’un coup, la mer devient comme une cathédrale », glisse-t-il, évoquant « un vrai rapport avec la nature » et « ce trésor » que représente l’océan.

Seul bémol pour certains : la bande-son électro. « Ça serait encore plus beau avec de la musique classique, Bach, Mozart ou Chopin… », nuance Astrid Al-Hadeed, une spectatrice irlando-koweïtienne.

Malgré tout, sur la baie mythique des apnéistes, le concert a transformé l’horizon en un Grand Bleu sonore et poétique.

(Avec AFP)

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