Ironie du calendrier, ce concert avait lieu le même soir que le match de football féminin France-Allemagne lequel s’est soldé par une victoire des joueuses d’outre-Rhin. Mais sur le bateau de Beats ont the boat, et son équipage à dominante franco-allemande, il n’y avait ni vaincu ni vainqueur. Que des gagnants. Tout le monde – une petite cinquantaine de personnes — était sur le pont dès 20 h 30 laissant à quai mauvaises pensées et autres galères pour se laisser guider pendant deux bonnes heures par les bonnes ondes des Zweierpasch. Les frères jumeaux Till et Felix Neumann enchaînent depuis quelques années les performances. Concert dans le tram entre Strasbourg et Kehl il y a deux ans , enregistrement l’an passé d’un album live en Forêt-Noire… Avant cette prestation désormais sur l’Ill. Ils visaient le Rhin, « mais Batorama n’y circule que de jour » regrette Felix. Beats on the boat étant une affaire de noctambules, on se laisse donc guider par la lune.
L’initiative est à la base franco-allemande, le rappeur strasbourgeois Nebbiu assurant la première partie avec quatre morceaux issus de son premier EP Roc. Nebbiu et les Zweierpasch ont fait connaissance l’an passé lors du concours de clips coorganisés par le cinéma Star et la Laiterie. Le propos introspectif et néanmoins entraînant du premier complétant parfaitement la démarche militante des frères Neumann qui dans un second temps vont dérouler leur set list et promouvoir leur dernière « pépite » Rheinperlen.
Combo trompette-guitare-batterie
La base arrière, un combo trompette-guitare-batterie, donne du coffre. Et la température monte d’un cran quand deux danseurs invitent au déhanchement. Si un open mic transfrontalier donne voix au chapitre à des artistes divers et très variés comme Pascal Vecca ou Ansgar Hufnagel, cette mini-croisière prend réellement sa dimension interculturelle quand la jeune Sunam Kohistani vient témoigner au micro du sort des femmes afghanes. Puis c’est au tour de Margarita Koshy d’évoquer le triste destin des enfants en Ukraine.
Les passagers de ce Beats on the boat ont pu ensuite poster, via une bouteille, des messages de paix. Avant que le Doubs – un nom bien choisi pour le bateau – ne les redépose à quai. Avec des sourires et des cœurs un peu plus légers.