« J’ai eu trois rendez-vous aujourd’hui, dont deux pour des mini-piscines ». Chez Rêve de piscine et spa, l’entreprise d’installation de piscines située à Melesse, au nord de Rennes, la demande pour des piscines de petit format, maximum 10 m², est en constante augmentation. « Depuis le début de la canicule, plus de la moitié des appels que l’on reçoit sont pour des mini-piscines », raconte Cédric Aubert, dirigeant de l’entreprise. Résultat, d’un modèle, son magasin en propose désormais cinq.
Chez Athome, constructeur de maisons individuelles et de piscines à La Chapelle-des-Fougeretz, le gérant Anthony Delamotte a même créé une filiale dédiée aux mini-piscines, Aqua Gamma piscine. « Les gros bassins, c’est fini. Aujourd’hui, 80 % de nos demandes sont pour des mini-piscines, on mise vraiment sur ce format car on pense que ça va vraiment exploser dans les prochaines années ».
10 % de la production de piscine en France
La tendance, marquée à Rennes et ses alentours, se vérifie aussi en France. « Il y a un mouvement vers des piscines plus petites. La moyenne pour des piscines familiales, c’est 7,50 m par 5,50 m, donc 23 m², alors que dans les années 1990, on était à 41 m², la tendance a réduire la taille des piscines existe depuis un moment, explique Joëlle Pulinx, secrétaire générale de la Fédération des professionnels de la piscine. A Rennes, cette tendance sera peut-être encore plus forte en raison de la restriction de la taille des piscines (à 25 m3) dans la dernière version du PLUi. »
Désormais, les mini-piscines représentent 10 % de la production de piscines en France. Une vraie popularité qui s’explique notamment, pour les maisons récentes, par la diminution de la taille des terrains. Mais pas uniquement. « Elles permettent de s’affranchir des démarches administratives puisqu’il n’y a pas besoin de déposer de permis de construire », note Anthony Delamotte.
« Elles sont populaires car elles répondent à d’autres besoins »
« Elles sont populaires car elles répondent à d’autres besoins que les grandes piscines, ajoute Cédric Aubert. Ici, on va chercher le rafraîchissement et le jeu, pas la nage ». Et à faire des économies, aussi. Chez Rêve de piscine et spa, une mini-piscine, en coque, coûte entre 10 000 et 15 000 €, selon les options choisies, contre 20 à 25 000 € pour une piscine de 7 mètres par 3 mètres, le format le plus fréquemment utilisé. Sur des piscines en béton, la note va gonfler un peu.
De quoi, selon les professionnels du secteur, amener un autre public vers les piscines. « Autrefois, ceux qui avaient des piscines faisaient partie des franges de la population qui avaient de l’argent, des grands jardins et des grandes maisons. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, la piscine est le lieu de baignade et de convivialité de tout le monde. 44 % des possesseurs de piscines sont des ouvriers, employés et agriculteurs », constate Joëlle Pulinx. Anthony Delamotte va même plus loin. « On veut en faire un bien de consommation, presque comme lorsqu’on achète un canapé. Mais un bien de consommation qui va donner de la valeur à votre maison ».