Trois ans après le début de sa guerre contre Kiev, le Kremlin semble avoir gagné un de ses grands paris : devenir leader dans le domaine de la production de drones.

La Russie, à l’aide de composants étrangers ainsi que de transferts technologiques iraniens, dépasse en effet désormais les objectifs de production fixés au début du conflit. New Voice of Ukraine, citant les services de renseignements militaires ukrainiens, estime ainsi que Moscou produit plus de 5 000 drones longue portée par mois, la moitié étant des modèles de type Shahed, et l’autre des engins leurres.

Plusieurs milliers de drones en une nuit

La hausse continue du nombre de drones produits a mathématiquement engendré une accélération du nombre de frappes contre l’Ukraine, dont les systèmes de défense antiaériens sont saturés.

Le major général allemand Christian Freuding a indiqué au cours d’une interview de la Bundeswehr le 19 juillet que la Russie avait pour ambition de lancer des vagues de « 2 000 drones simultanément ». Le lendemain, le think tank Institute for the Study of War, en se basant sur l’augmentation rapide des frappes de drones russes, estime que Moscou pourrait être en mesure de lancer 2 000 engins pilotés à distance en une journée en novembre 2025, contre 728 lors de l’attaque la plus importante, menée le 8 juillet.

Course aux armements

Comme l’a souligné Christian Freuding, une partie des moyens d’interception à la disposition de l’Ukraine, comme les systèmes Patriot, coûtent bien plus cher que les armes employées par la Russie : un Shahed coûte entre 30 et 50 000 dollars, contre jusqu’à 5 millions de dollars pour un missile Patriot.

Kiev planche depuis des années sur le développement de nouveaux systèmes d’interception au bon rapport qualité prix, comme des drones chassant d’autres engins pilotés à distance, ou des munitions spécifiques. Mais les efforts ukrainiens pourraient être réduits à néants face aux progrès fulgurants russes dans la production de drones.