Moscou s’offusque. Lors d’un entretien sur la chaîne de télévision publique russe, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dénoncé « l’euphorie militariste » des pays européens. Il s’inquiète de la dynamique de réarmement sur le continent, alors que les membres de l’Otan comptent allouer 5 % de leur PIB à la défense, conformément à l’engagement pris au sommet de l’Alliance atlantique à La Haye, fin juin.

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Dmitri Peskov a assuré que la Russie « observe cela » et « en tient compte dans l’élaboration de ses plans futurs ». Pour la présidence russe, ce mouvement s’inscrit dans une logique agressive à l’égard de son intégrité territoriale. Si tous les pays européens ne sont pas « encore gagnés » par cette « euphorie militariste », Moscou estime que « la tendance est dangereuse », a insisté le porte-parole.

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Paris et Berlin dans le viseur

La France et l’Allemagne, selon lui, sont particulièrement représentatives de ce mouvement européen. La première compte faire passer son budget militaire de 32,2 milliards d’euros en 2017 à près de 64 milliards en 2027 ; la seconde a également annoncé le doublement de ses dépenses d’armement. La Pologne ambitionne, elle aussi, de devenir une puissance militaire régionale.

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Ces dynamiques ont été encouragées par le lancement de la guerre d’invasion russe en Ukraine, en février 2022. De plus, certains États européens accusent Moscou d’envisager d’attaquer l’UE et de mener une guerre hybride contre l’Occident. Ainsi, une récente note des services secrets danois alerte sur la possibilité d’une « guerre à grande échelle » en Europe d’ici cinq ans. Le chancelier allemand Friedrich Merz a pointé du doigt la « guerre contre l’Europe, et pas seulement contre l’intégrité territoriale de l’Ukraine », que mènerait Moscou, tandis qu’Emmanuel Macron a qualifié la Russie de « menace ».

Les nouvelles déclarations de Dmitri Peskov s’inscrivent par ailleurs dans un contexte de regain de tensions entre Moscou et Washington. Donald Trump a lancé à la Russie un ultimatum de 50 jours pour mettre fin à la guerre en Ukraine, sous peine de sanctions sévères. « Si nous n’avons pas un accord, c’est très simple, les droits de douane seront à 100 % », a prévenu le 47e président des États-Unis.