La Serbie, la Hongrie et la Russie ont convenu de la construction d’un oléoduc pour transporter le pétrole russe de Budapest à Belgrade, alors que des sanctions contre Moscou pour son agression militaire contre l’Ukraine sont adoptées au niveau de l’UE et que la question de la réduction de la dépendance énergétique est abordée.
Mais pour Péter Szijjártó, le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, les Russes sont bien des « partenaires ».
« Avec des partenaires serbes et russes, nous encourageons la construction d’un nouvel oléoduc entre la Hongrie et la Serbie. Alors que Bruxelles interdit l’énergie russe, coupe les liens et bloque les voies de transit, nous avons besoin de plus de sources [d’énergie], de plus de voies de transit. La Hongrie ne sera pas victime de ces décisions désastreuses », a asséné le diplomate hongrois sur X.
Dans une autre déclaration sur Facebook, Szijjártó a accusé Bruxelles de prendre des « décisions erronées » et de « rompre brutalement les liens énergétiques ».
« Une série de décisions erronées prises à Bruxelles ont placé l’Europe dans une position très difficile sur le marché international de l’énergie. Aujourd’hui, les prix de l’énergie en Europe sont plusieurs fois plus élevés que dans le reste du monde. Ce n’est pas surprenant, étant donné la brutalité avec laquelle Bruxelles rompt les liens énergétiques, interdit les livraisons d’énergie russe et bloque les voies d’approvisionnement. Pour sortir de cette situation, il faut importer plus d’énergie et construire plus de voies de transit. Aujourd’hui, nous discutons avec nos collègues serbes et russes de la construction d’un nouvel oléoduc reliant la Hongrie à la Serbie », peut-on lire dans sa publication.
« Bruxelles veut que les coûts des familles hongroises soient multipliés par deux ou quatre après s’être détournée du pétrole et du gaz naturel russes. Nous ne le permettrons pas, nous ne devons pas fermer les voies de transport », a déclaré Szijjártó, cité par les médias hongrois.
Le porte-parole du gouvernement hongrois, Zoltán Kovács, a déclaré que l’oléoduc pourrait être opérationnel d’ici 2027 et que sa capacité serait de 5 millions de tonnes par an. Selon le plan, la Hongrie construira 180 kilomètres de l’oléoduc.
La Russie était représentée par le vice-ministre de l’énergie, Pavel Sorokin.
La ministre serbe de l’énergie, Dubravka Đedović Handanović, a parlé de « diversification », d' »indépendance » et de discussion sur « l’un des projets énergétiques stratégiques les plus importants pour la Serbie ». Selon elle, « une route alternative pour l’approvisionnement en pétrole brut » signifie « une plus grande sécurité énergétique, moins de dépendance et une position plus forte de la Serbie dans la région et en Europe ».
La ministre a indiqué que la conception et la documentation technique en Serbie en étaient au stade final et que les travaux devraient commencer au début de l’année prochaine.
L’oléoduc devrait relier la ville hongroise d’Algyő et la ville serbe de Novi Sad.