Claude Rives a fait éditer son 12e livre, et c’est d’une plume sensible qu’il nous livre ses souvenirs, ses passages et son amour pour l’Espagne, la guerre, mais toujours avec ce goût de la vie, de l’écriture et ce désir d’être heureux et d’aimer.

Vous venez d’éditer « Mélanges », est-ce une version romanesque de vos souvenirs ?

Oui, justement, certains de mes textes peuvent avoir une version romanesque de mes souvenirs. D’ailleurs, j’ai écrit un récit en hommage à mes parents et de ma vie avec eux à la campagne.

C’est votre 12e ouvrage. Quel a été le déclic ?

J’ai voulu capter les moments de ma vie importants pour moi, en essayant de faire ressentir les émotions saisies sur le moment, imprégnées parfois de l’influence du surréalisme dont on a fêté il y a peu le centenaire du premier manifeste.

Dans votre enfance, aviez-vous des rapports étroits avec la lecture ?

J’ai toujours et assez tôt, aimé lire. J’avais 5 ou 6 ans quand j’allais chez les sœurs qui m’ont appris à lire et je me souviens surtout des livres qui m’ont marqué : Les trois mousquetaires, les Jules Verne, Jack London etc.

Plus tard, quels sont les auteurs que vous avez aimés ? Qui vous ont influencé ?

Les poètes Hugo, Baudelaire, Verlaine, et plus tardivement, Flaubert, Zola et Proust. Aujourd’hui Michon, Guignard, Simon, Gracq…

D’où vous vient votre style d’écriture, le goût de la prose poétique ?

J’aime les sonorités de la langue, son mouvement, le rythme que les phrases un peu plus longues peuvent permettre. Par exemple dans les descriptions, les souvenirs. De Charles Péguy à Saint-John Perse, d’Apollinaire à Breton, Aragon, Bonnefoy. Je me nourris d’eux.

Quand et comment écrivez-vous ?

J’aime m’isoler dans mon bureau, entouré de livres, de photographies, quand je sens que je vais m’ennuyer et que je vais mal. Mais aussi quand je viens de lire quelque chose qui m’a plu, poème ou roman. Lire me donne envie d’écrire.

Que lisez-vous actuellement ?

J’ai lu récemment Oran Panuk, Guerre de Céline, les adages d’Erasme. J’aime aussi relire des pages entières de Proust, Désert de Le Clezio, Pas pleurer de Salvayre.

Pour lire, faut-il aimer la solitude ?

Oui. J’aime bien être seul pour cela. Dans mon bureau-bibliothèque, entouré de mes livres et photographies. C’est ainsi que je parviens à une écriture personnelle, à un style qui m’est propre, c’est mon petit monde à moi que je ne souhaite pas garder pour moi. Dans Mélanges, certains textes témoignent assez bien de ce goût pour l’écriture solitaire, la musique de la langue, la poésie de la prose.

À quand le prochain livre ?

J’ai commencé un recueil de nouvelles et un autre de poésie qui paraîtront en automne.

Mélanges aux éditions NomBre7. À la librairie de la Mirande ou chez l’auteur : 06 50 60 63 81.