Le géant pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca a le 21 juillet annoncé un investissement de 50 milliards de dollars aux États-Unis d’ici 2030, alors que l’administration Trump menace d’imposer des droits de douane massifs contre les produits européens.

Pascal Soriot, le PDG d’AstraZeneca, a annoncé depuis Washington que son groupe allait ces cinq prochaines années investir 50 milliards de dollars aux États-Unis, afin d’étendre ses capacités de production outre-Atlantique.

Ces investissements devraient permettre au groupe d’atteindre un chiffre d’affaires de 80 milliards de dollars, dont la moitié sera généré aux États-Unis. Ils permettront la construction d’une nouvelle usine de médicaments en Virginie et l’agrandissement de centres de recherche basés dans le Maryland, le Massachusetts, la Californie, l’Indiana et le Texas.

Ces annonces interviennent alors que d’autres grandes entreprises ont annoncé des plans similaires ces derniers mois, comme Roche – qui doit également investir 50 milliards de dollars aux États-Unis – Novartis, Sanofi et Johnson & Johnson.

Pour les analystes, beaucoup de ces investissements étaient cependant prévus depuis un certain temps. À Bruxelles, ces annonces renforcent pourtant la crainte d’un exode des grandes entreprises pharmaceutiques européennes outre-Atlantique.

Trump menace d’imposer des droits de douane de 200 %

Ces investissements sont il est vrai largement dictés par les menaces de l’administration Trump d’imposer des droits de douane massifs sur le secteur pharmaceutique. Ces derniers mois, le président américain a réitéré son intention de stimuler la production nationale de médicaments.

Les produits pharmaceutiques représentent un tiers des exportations européennes vers les États-Unis, l’UE enregistrant un excédent commercial de 70 milliards d’euros dans ce secteur.

Pour remédier à ce déséquilibre, Trump a menacé en juillet d’imposer des droits de douane de 200 % sur certains médicaments, déclarant que les fabricants auraient « un à deux ans » pour rapatrier leur production aux États-Unis.

« Depuis des décennies, les Américains dépendent de l’étranger pour leurs approvisionnements pharmaceutiques essentiels. Le président Trump et nos nouvelles politiques tarifaires visent à corriger cette faiblesse structurelle », a commenté le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick.

« Nous sommes fiers qu’AstraZeneca ait choisi de délocaliser une partie importante de sa production pharmaceutique », a-t-il ajouté.

La menace des taxes américaines a certainement joué dans la décision du groupe pharmaceutique suédo-britannique, mais l’entreprise avait déjà choisi de se concentrer sur le marché américain avant même que Donald Trump ne revienne à la Maison Blanche. En 2024, l’entreprise avait réalisé 40 % de son chiffre d’affaires aux États-Unis.