« Les abysses ne sont pas à vendre ». C’est par ces mots que le chef de l’État Emmanuel Macron avait introduit, à Nice, la 3e conférence des Nations unies sur l’océan, qui s’est tenue du 9 au 13 juin.
Un message adressé à Donald Trump. En avril, le président des États-Unis avait donné instruction à son administration d’accélérer la délivrance de permis pour l’extraction minière sous-marine, y compris en dehors des eaux américaines.
Ces derniers jours, s’est tenue, à Kingston, en Jamaïque, la réunion du Conseil de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), qui compte environ 150 membres, dont la France. Les États-Unis n’en font pas partie.
L’enjeu: l’adoption d’un code minier pour encadrer l’exploitation des grands fonds marins. Ce rendez-vous s’est achevé lundi 21 juillet sans qu’aucun consensus n’ait été trouvé.
« Sans code, pas d’exploitation »
« Sans code, pas d’exploitation », veut en substance rassurer Olivier Poivre d’Arvor, envoyé spécial du président de la République française pour l’océan et les pôles. « Nous sommes 37 pays à constituer une minorité de blocage et à nous opposer à l’adoption de ce code minier. Donc les activités légales d’exploitation ne pourront pas commencer ».
« Nous allons faire en sorte de rallier des dizaines d’autres pays à la coalition pour une pause de précaution quant à la rédaction du code minier pour les grands fonds marins. À Kingston, nous avons beaucoup échangé avec de très nombreux pays qui sont sensibles à nos arguments », s’est félicité l’ambassadeur des pôles.
L’AIFM a par ailleurs mis en garde ceux qui voudraient exploiter les minerais en haute mer hors du droit international.
La protection des grands fonds marins fait partie des cinq principaux enjeux du sommet des océans de Nice, avec la protection des aires marines, la limitation de la pollution plastique, l’accélération de la décarbonation du transport maritime, la lutte contre la pêche illégale.