Hormis FDJ-Suez (lire ici), les équipes françaises n’ont pas vécu une journée simple, samedi dernier, lors de la version Femmes de Paris-Roubaix. “Ça a été difficile“, confie Roxane Fournier, la directrice sportive de St-Michel-Preference Home-Auber 93, au micro de DirectVelo. “Clairement, on a fait une course assez décevante“, glisse Arthur Quillec, pour Cofidis. “Compliqué“, résume en un mot Grégoire Le Calvé, chez Arkéa-B&B Hôtels.
« ON PERD TOUT SUR DEUX CHUTES »
Arkéa-B&B Hôtels avait deux leaders au départ du Cateau-Cambrésis, Marjolein van ‘t Geloof et Amandine Fouquenet. “Amandine est tombée dans le premier secteur et Marjo a chuté à la sortie de cette première section. Pourtant, on avait quatre filles dans la première partie et on perd tout sur deux chutes. Ensuite, on n’avait personne dans le premier peloton de 50“, indique Grégoire Le Calvé. La Néerlandaise, 4e récemment de Gand-Wevelgem, a dû remonter de groupe en groupe et est finalement allée chercher un Top 25 (voir classement). “Elle a dû chasser derrière pour tenter de sauver les meubles. C’est dommage parce qu’elle marchait fort. Après, c’est l’Enfer du Nord, il peut arriver n’importe quoi, n’importe quand. C’est arrivé dès le début à nos deux leaders, sachant que les trois premiers secteurs sont décisifs“.
De son côté, St-Michel-Preference Home-Auber 93 comptait sur la locale Alison Avoine. “On avait quelques ambitions avec elle. Malheureusement, elle a chuté alors qu’elle se trouvait dans le premier peloton d’une quarantaine de concurrentes. Elle a chassé de la roue avant, elle est directement tombée sur la tête. Sa course était terminée à partir de ce moment-là“, regrette Roxane Fournier, qui a aussi perdu Clémence Chéreau en cours de route. Les quatre autres pensionnaires de la formation francilienne ont pu rejoindre le vélodrome de Roubaix. Même si la première d’entre elles, Lucie Fituys se classe 57e, leur DS tient à les féliciter. “Chapeau à elles parce que ça a roulé très vite. Certaines ont 19 ans, c’est leur premier Paris-Roubaix, elles ont très peu d’expérience, elles ont fait leur maximum et c’est toujours de l’apprentissage pour le futur“.
« UN COUP DE CHAUD »
Chez Cofidis, le forfait de Victoire Berteau, en raison d’une commotion cérébrale survenue lors d’À Travers la Flandre, a pesé lourd dans la balance. “Elle nous a manqué, elle a toujours été très régulière sur les pavés“, rappelle Arthur Quillec. Dans un premier temps, Eugenia Bujak a répondu présent avant de se sentir mal. “Elle était dans le peloton jusqu’au moment où ça se fait. Elle a pris un coup de chaud avec des frissons et des vomissements, elle a complètement explosé. Dans ce cas-là, c’est mieux d’arrêter que d’insister. Amalie Dideriksen a aussi beaucoup souffert de la chaleur“. La Danoise terminera en fond de Top 50, quelques places devant Marion Borras. L’Iséroise, 5e de l’édition 2023, avait un rôle d’équipière pour Eugenia Bujak. « Elle a bossé en début de course. Forcément, le bilan n’est pas satisfaisant au regard de ce que représente Roubaix pour nous“.
La ProTeam française la plus en vue aura été Winspace. Elle a montré le maillot en figurant dans l’échappée matinale grâce à la Polonaise Aurora Nerlo, classée 2e début mars du Het Nieuwsblad. « Pour essayer d’exister par rapport aux WorldTeams, une des grosses options, c’est de prendre un coup d’avance, estime Damien Pommereau dans le communiqué de l’équipe. Il fallait tout faire pour prendre l’échappée s’il y en avait une. Elle a été la première à rentrer sur le premier secteur de Paris-Roubaix. Nous avons montré que nous étions acteurs de la course et pas passifs. Malheureusement, elles n’étaient que deux à l’avant. Elles ont lâché beaucoup de force. Dès lors qu’elle a été reprise, elle a essayé de tenir dans le peloton avant d’être décrochée ». Elle arrivera à la 70e place, juste derrière sa coéquipière Constance Valentin, à plus de onze minutes de l’héroïne française du jour, Pauline Ferrand-Prévot.