Ce vendredi matin, il faut encore se pincer et se frotter les yeux pour y croire. Le PSG handball n’est déjà plus en Ligue des champions. Pour la première fois sous l’ère QSI (2012), il n’est pas au rendez-vous des quarts de finale.
Il a chuté en barrage, dans un 8e de finale qui ne dit pas son nom. Jeudi, Paris s’est fait balayer, martyriser par l’équipe hongroise de Szeged. Qui aurait imaginé voir cette formation magyare infliger une défaite avec 10 buts d’écart (35-25) au leader du Championnat de France dans sa salle ? Pas grand monde à l’évidence.
Il s’agit sans conteste d’un des plus lourds revers de toute l’histoire du PSG. Jamais, il n’avait, d’ailleurs, été éliminé en Ligue des champions après avoir gagné le match aller à l’extérieur (30-31).
On peut attribuer cet échec historique et cuisant à plein de facteurs : un soir sans par exemple, ou un terrible manque de fraîcheur au milieu d’une saison harassante. « On a manqué de constance, peut-être, aussi, d’un peu de fraîcheur. Szeged, c’est la même cylindrée que nous voire au-dessus. Il n’y a pas à rougir de l’élimination, mais c’est plus la manière qui est décevante », se console le capitaine Luka Karabatic.
Au-delà des explications, le constat est là. Cruel et implacable. En n’étant pas invité en quarts, le PSG a perdu son rond de serviette à la table des grands d’Europe. Comme les Allemands de Kiel ou les Polonais de Kielce, eux aussi passés à la moulinette, Paris n’est plus un géant d’Europe. D’une façon provisoire, ou pas, il est rentré dans le rang.
Il est désormais dépassé par des places fortes émergentes comme Porto, Szeged et même Nantes, son rival favori présent, lui, en quarts. Avec même de bonnes chances de rejoindre Cologne et le Final Four avec sa double confrontation, à venir, contre Porto.
Il faut se faire une raison aussi. Le PSG n’est plus ce club de galactiques quand il pouvait aligner dans son 7 majeur, des garçons gavés de titres comme Omeyer, Narcisse, Nikola Karabatic, Hansen et compagnie. Entre les années 2015 et 2020, le PSG a eu le plus bel effectif du monde. Ça ne l’a pas fait gagner non plus la Ligue des champions mais il s’en est approché de près, parfois de très près.
En 2017, il avait perdu la finale d’un but au buzzer face au Vardar Skopje. En l’état actuel, imaginer à court terme, le PSG en capacité de prétendre à une nouvelle finale voire seulement à une qualification pour le Final Four semble un challenge bien ambitieux.
Luka Karabatic a raison de répéter que la réussite ou l’échec tiennent à rien. Avec une victoire de plus en phase de poules et un peu plus de réussite dans l’emballage final, Paris aurait eu son ticket direct pour les quarts de finale avec plus de repos et un adversaire abordable.
Stefan Madsen, l’homme de la reconquête ?
C’est vrai, mais c’est oublié en même temps que la phase de poules, longue et parfois ennuyeuse, a été un chemin de croix. Jamais le PSG ne l’avait terminée si bas au classement (4e) et avec autant de 5 défaites. Le fiasco du 3 avril était sûrement déjà en approche.
En allant chercher un nouveau titre de champion de France qui lui tend les bras pour sauver sa saison, le PSG doit tirer les leçons de sa pire campagne européenne. Il l’a déjà anticipé en confiant ses destinées, dès la rentrée prochaine, à un nouveau coach. Le Danois Stefan Madsen succédera à Raul Gonzalez.
Gonzalez est à ce jour, toutes sections confondues, l’entraîneur du PSG demeuré le plus longtemps en poste. Mais il va partir après 7 ans de présence sans victoire en Ligue des champions. « Je suis triste et déçu, dit-il. La Ligue des champions, le Final Four ont toujours été des objectifs à atteindre. Je suis triste de dire au revoir sans les avoir accomplis cette année. Cela me fait beaucoup de peine ».
La mission de Madsen s’impose déjà à l’évidence : redonner son lustre européen à un club privé du Final Four pour la deuxième année consécutive. « Il va y avoir des départs, des arrivées, un nouveau coach, un nouveau système. On verra l’année prochaine ce que ça va donner en Ligue des champions », juge Elohim Prandi qui n’est pas loin de penser que l’ouverture d’un nouveau cycle s’impose.
« Je n’en sais rien. Vraiment, je n’en sais rien, confesse l’international. Ça va être autre chose, ça va être différent. Raul (Gonzalez), depuis 2018, a vu passer des super grands joueurs. Des teams comme rarement dans chaque équipe en Europe. Mais voilà, je pense que c’est peut-être à des moments ce qu’il faut. Moi, j’ai une relation très particulière avec Raul et ça va me faire bizarre. Mais je connais le coach qui va arriver. On verra bien ce que ça donne, on verra bien ce qu’il va amener. Aujourd’hui, je ne connais pas l’avenir. »