Retenez la date du 2 septembre 2025. Ce jour-là expire en effet l’ultimatum adressé par Donald Trump à son homologue russe pour mettre fin à sa guerre contre l’Ukraine. Si, d’ici là, Vladimir Poutine n’a pas obtempéré, il subira des « sanctions économiques sévères ». Les pays qui importent des hydrocarbures russes seront pénalisés, ce qui porterait un coup très dur à une économie russe déjà mal en point. Ainsi, le fonds de la Richesse nationale – le bas de laine russe – pourrait être à sec en 2026, selon des économistes de l’Académie présidentielle russe d’économie nationale et d’administration publique, et de l’Institut Gaidar, cités par le Moscow Times.

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Ceux qui tablent sur un effondrement du pays risquent toutefois d’en être pour leurs frais. Déjà, parce qu’il n’est pas certain que Trump, qui, au fond, apprécie Poutine, mette ses menaces à exécution. Ensuite, parce que la priorité absolue du chef du Kremlin reste l’anéantissement de l’Ukraine et qu’il faudra plus qu’un risque de banqueroute pour le faire reculer. Le porte-parole du Kremlin l’a répété récemment : « L’essentiel pour nous est d’atteindre nos objectifs. » Quoi qu’il en coûte en vies humaines et en points de PIB.

A cet égard, pour le chef du Kremlin, dont la ligne jusqu’au-boutiste ne montre aucun fléchissement. « Poutine joue son va-tout. Il va tout faire pour l’emporter durant ces cinquante jours d’ultimatum, analyse l’historienne Françoise Thom. Il rêve d’une victoire à la Staline en 1945, qui pourrait lui permettre d’effacer tous ses crimes. S’il échoue, il risque d’avoir des comptes à rendre et de connaître le sort d’un Kerenski, chassé du pouvoir en 1917 après sa défaite contre l’Allemagne. » Le 2 septembre, donc ?