Coup de théâtre chez Gifi. La direction a décidé de geler le plan social en cours visant son siège historique de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), qui prévoyait initialement la suppression de 166 postes. Ce revirement, officialisé mercredi, intervient « d’un commun accord » avec la CFDT, syndicat majoritaire, et laisse le champ libre au futur président du directoire, Christophe Mistou, attendu le 1er septembre.
Dans un communiqué, l’entreprise justifie cette décision par la nécessité de permettre au futur dirigeant « d’analyser la situation et de construire une organisation cible fidèle à sa vision ». Elle précise que cette suspension ne concerne que le plan social du siège : la procédure en cours pour la fermeture de 11 magasins, impliquant 116 suppressions de postes, ira quant à elle jusqu’à son terme.
Une victoire pour la CFDT
Pour la CFDT, cette suspension est une victoire, même si elle reste prudente. « Il n’y aura pas de plan social, c’est une bonne chose au moins provisoirement pour 186 emplois », a déclaré Pierre Laffore, représentant du syndicat majoritaire. « Je ne sais pas à qui on le doit exactement, la CFDT et la direction assument cette coresponsabilité. »
Annoncé en avril dernier dans un contexte de lourdes pertes financières, ce vaste plan de réorganisation prévoyait initialement 302 suppressions de postes sur les quelque 6.000 que compte Gifi en France, dont 186 au siège et 116 en magasin. A l’origine des difficultés : un changement de système informatique raté en 2023, couplé à une concurrence féroce d’enseignes comme Action ou Maxibazar et de plateformes comme Temu.
L’attente d’un redressement à partir de septembre
Selon Gifi, la stratégie arrêtée par l’ancienne direction « ne permettait pas d’opérer le retournement stratégique nécessaire pour l’entreprise ». Et l’enseigne de prévenir : « S’il s’avère que des ajustements s’imposent », alors « des négociations s’ouvriront, à l’aune du nouveau dialogue social instauré ».
Notre dossier sur les plans sociaux
La date butoir des négociations sur le plan de sauvegarde de l’emploi au siège, initialement fixée à vendredi, devient ainsi caduque. Tous les regards sont désormais tournés vers la rentrée et vers le nouveau capitaine appelé à redresser la barre de l’enseigne.