Une femme âgée souffrant de la canicule.Les séniors sont particulièrement exposés aux effets de la chaleur : ce sont les plus de 75 ans qui enregistrent le plus grand nombre de décès durant les périodes de canicule. © Freepik / bearfotos

C’est désormais une réalité : nos étés seront de plus en plus chauds… et meurtriers. “Dans un contexte de changement climatique, nous assistons à une multiplication des événements climatiques extrêmes, et notamment des canicules”, confirme Guillaume Boulanger, de la Direction Santé environnement climat de Santé Publique France.

Et “ces canicules sont de plus en plus étendues, avec un impact sanitaire important, notamment en termes de mortalité”. Quinze jours après la fin du premier épisode de canicule de l’année 2025, jugé “remarquable par sa précocité et sa durée”, Santé publique France a communiqué une estimation de la mortalité supplémentaire attribuée à cette vague de chaleur qui a sévi du 19 juin au 6 juillet.

Selon l’organisme, 480 personnes seraient décédés d’une cause directement liée à cette épisode caniculaire, soit une hausse de 5,5% de la mortalité attendue sur cette période.

74% de la population touchée par la canicule

La quasi totalité du territoire avait été frappée : si toute la France a eu chaud, 60 départements, répartis sur l’intégralité des régions sauf la Normandie, ont été touché sur des durées variant de 3 à 12 jours. On estime que 74% de la population française a ainsi été concernée par le phénomène.

Et comme souvent, ce sont les plus fragiles qui se sont retrouvés en première ligne : “les personnes âgées de 75 ans et plus constituent l’essentiel de ce bilan provisoire avec 410 décès en excès (+ 6,7 %), pour cette classe d’âge”, note Santé publique France. Rien d’étonnant, donc, à ce que ce soit la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, réputée pour sa forte concentration de séniors, qui ait payé le tribut le plus lourd, avec 140 décès en excès (par rapport aux statistiques habituelles).

Une surmortalité à prendre désormais en compte chaque été

Cette surmortalité en période de canicule est aujourd’hui une constante. Sur la période 2014-2023, Santé publique France estime à 31 000 le nombre de décès attribuables à la chaleur, dont “30% durant les canicules, qui ne représentent pourtant que 6% des jours étudiés”.

Et les chiffres de ces dernières années montrent clairement une évolution à la hausse. Publié en mars, le bilan chaleur et santé de Santé publique France pour l’année 2024 avait fait état de 3700 décès directement attribuables à une exposition à la chaleur, dont 600 durant les épisodes de canicule. Le principal épisode caniculaire avait eu lieu du 28 juillet au 14 août, touchant 43 départements et 40% de la population, durant un été qualifié par Météo France de 8e été le plus chaud depuis 1900.

S’il est difficile d’établir une comparaison précise, tant les territoires et les intensités différent, ces chiffres de 2024 montrent que le bilan de cette première canicule 2025 ne sont plus exceptionnels, mais tristement courants.

À SAVOIR

Santé publique France a profité de la publication du bilan de la mortalité de la première canicule de 2025 pour rappeler les principaux moyens de se protéger des fortes vagues de chaleur : rester au frais, y compris dans tout lieu recevant du public (bibliothèque, magasin, cinéma, musée…), privilégier les sorties tôt le matin, bien s’hydrater (eau, légumes et fruits riches en eau…), (melon, concombre, tomate, pasteque…), privilégier les activités physiques douces, se mouiller régulièrement le corps (gant, linge mouillé, douche tiède…), prendre des nouvelles des proches fragiles.

En cas de malaise: faire le 15.

Les principaux signes d’un coup de chaleur ou d’une déshydratation sont maux de tête, fatigue inhabituelle, crampes, nausées/vomissements, propos incohérents, fièvre > 38°C.

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