À Sud-Gare, les panneaux « à vendre » fleurissent les artères de ce quartier très attractif de Rennes. Avec une hausse galopante du prix des biens avoisinant les 30 % depuis 2021, le marché immobilier du quartier s’est finalement autorégulé pour retrouver des prix plus abordables, comme l’expliquent plusieurs professionnels du milieu. « Le marché a retrouvé raison », dit notamment Arnold Dénes, conseiller immobilier indépendant depuis deux ans, en charge du secteur.

Bulle spéculative

Ce phénomène est un cas d’école, bien connu des économistes. Il s’agit d’une bulle spéculative : le prix d’un actif augmente encore et encore, jusqu’à atteindre un niveau excessif, au-delà de sa valeur intrinsèque. Davantage qu’ailleurs à Rennes, le quartier Sud-Gare a été l’un des plus touchés par cette bulle spéculative.

Les prix ont explosé d’un coup !

En cause, des prix en décalage avec la réalité du marché, des maisons des années 1930 avec de plus en plus de travaux à réaliser. Sans oublier une situation économique mondiale morose, un taux d’intérêt en hausse, des banques de plus en plus frileuses…

« Les prix ont explosé d’un coup ! », se souvient Olivier Maurice, 35 ans, agent immobilier depuis huit ans et actuel responsable du secteur Sainte-Thérèse à Sud-Gare pour l’agence Nestenn. « Des maisons de 150/160 m², entièrement à rénover, se vendaient en 24 heures, sans faire de pub. Il y avait énormément de visites… »

Premiers changements visibles en 2023

Cette baisse des prix a été amorcée en 2021, avec une réforme du diagnostic de performance énergétique (DPE) plus contraignante. Ce changement de paradigme – dû à un « attentisme » des vendeurs selon Olivier Maurice – a toutefois été atténué par les effets pervers de la crise du Covid-19, maintenant des prix au m² anormalement élevés. Avant donc, une baisse des prix au m² visible dès 2023.

Aujourd’hui, les vendeurs, plus ouverts à la négociation, acceptent de lâcher leurs biens pour moins cher. « C’est un processus majoritairement lent parce qu’il faut d’abord gagner leur confiance », résume Arnold Dénes. La sécurité constitue également un enjeu majeur pour les familles, principales acquéreuses de ces biens immobiliers.