- Un sommet entre la Chine et les dirigeants de l’UE a lieu ce jeudi à Pékin.
- Mais les différends ne manquent pas entre les deux partenaires économiques.
- TF1info récapitule les principaux dossiers épineux.
Pour marquer les 50 ans des relations diplomatiques entre la Chine et la Communauté européenne, devenue plus tard l’Union européenne (UE), Antonio Costa et Ursula von der Leyen sont attendus ce jeudi 24 juillet à Pékin. Le président du Conseil européen et la présidente de la Commission européenne rencontreront le président chinois, Xi Jinping, avec lequel ils « discuteront des relations entre l’UE et la Chine et des défis géopolitiques actuels, notamment la guerre menée par la Russie en Ukraine ». Puis ils « aborderont plus en détail les aspects commerciaux et économiques de la relation » avec le Premier ministre chinois, Li Qiang, selon le communiqué officiel.
Ce sommet s’inscrit dans un contexte tendu entre les deux partenaires commerciaux, avec de nombreux dossiers qui empoisonnent les relations bilatérales. De la guerre en Ukraine aux nombreux désaccords économiques, on vous résume les principaux points de tension entre la Chine et l’UE.
Les sanctions européennes contre la Russie
La guerre en Ukraine est un sujet de discorde majeur entre l’UE et Pékin. Les Européens, soutiens militaires de Kiev, accusent le géant asiatique d’offrir à Moscou un soutien économique crucial pour son effort de guerre. Car si la Chine appelle régulièrement à des pourparlers de paix et au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays, elle n’a jamais condamné la Russie et a même renforcé ses relations avec Moscou depuis le début de l’invasion russe en février 2022.
En réaction au nouveau paquet de sanctions contre la Russie annoncé par Bruxelles la semaine dernière, le ministère chinois du Commerce a de son côté dénoncé lundi des mesures « contraires à l’esprit de consensus établi entre les dirigeants chinois et européens ». Ces sanctions, qui visent la manne pétrolière russe, mais également certaines entités chinoises, auront « un impact négatif grave » sur les relations économiques et commerciales sino-européennes, regrette la Chine.
Des représailles économiques
Le Vieux Continent se méfie d’une production manufacturière surabondante en Chine, alimentée par des subventions publiques, qui aggraverait un déficit commercial considérable. L’UE veut ainsi éviter que le marché européen ne soit inondé de produits chinois bon marché, au détriment des entreprises locales. C’est notamment le cas dans l’industrie ferroviaire, les panneaux solaires ou encore les éoliennes.
Les tensions commerciales sino-européennes se sont intensifiées en 2024 avec la mise en place par l’UE de droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. En représailles, Pékin a notamment visé le cognac français avec des taxes ou des hausses de prix négociées pour les principaux exportateurs comme Hennessy, Rémy Cointreau et Martell.
Des restrictions sur les terres rares chinoises et les matériels médicaux
Les dirigeants européens tenteront également d’obtenir un assouplissement des restrictions sur les exportations de terres rares chinoises indispensables dans la production de téléphones portables ou de voitures électriques.
Un autre litige économique est à résoudre entre les deux partenaires : les matériels médicaux. Cela fait suite à la décision de la Commission européenne, le 20 juin dernier, d’exclure les entreprises chinoises des commandes publiques dépassant 5 millions d’euros. En réponse à cette mesure prise au nom des restrictions touchant les firmes européennes sur le marché chinois, Pékin a annoncé à son tour des mesures de rétorsion similaires visant les entreprises européennes.
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« Ce sommet est l’occasion d’engager un dialogue avec la Chine au plus haut niveau et d’avoir des discussions franches et constructives sur des questions qui nous concernent tous les deux », a indiqué Antonio Costa, dans un communiqué publié la semaine dernière par les services du Conseil européen. « Nous voulons un dialogue, un engagement réel et des progrès concrets. Nous visons une relation équitable et équilibrée qui profite aux deux parties », a-t-il réaffirmé avant ce sommet.
Victor GAUTIER avec AFP