Ils sont environ 350 collecteurs sur une partie de la métropole lilloise, mobilisés tous les jours pour ramasser des tonnes de déchets. Pour la tournée de l’après midi, Jacky Dont, l’un des plus anciens conducteurs d’Esterra (il a démarré en 1994) nous accueille avec ses collègues dans son camion. Chaussures de sécurité, gilet orange et gants font partie de l’équipement indispensable. 

Direction la commune de Wambrechies, ces éboueurs sont chargés de collecter les poubelles jaunes, autrement dit les produits à recycler, à la différence des déchets ménagers. « Les deux collègues sont à l’arrière, je les surveille sur la caméra, raconte Jacky. On ramasse tout, parfois certains habitants nous demandent de prendre leurs cartons ou d’autres choses en plus. »

À l’arrière du camion benne, il faut suivre le rythme, ramener les bacs vers le camion et les pousser vers un système d’accroche automatique pour qu’ils se vident directement. « Il faut vérifier que tout est bien vidé avant de les ranger, confie un des équipiers, sinon on recommence, et on fait cela des centaines de fois par jour! ». 

Les éboueurs déposent leurs bacs à l’arrière du camion

Crédit : Franck Antson

Le rythme est assez physique, même si les bacs de poubelles, à roulettes, sont désormais moins lourds. Amine, l’un des rippeurs, confirme qu’il a perdu du poids depuis qu’il a commencé : « C’est un ami à moi qui m’a conseillé de rejoindre l’entreprise, il faut s’accrocher, c’est un bon rythme mais j’aime bien. On est bien payé. Certains suivent aussi l’exemple de leurs pères ou d’autres proches ». 

Le chauffeur suit le parcours sur un écran GPS à l’intérieur de la cabine. La tournée selon les quartiers et les communes s’étend sur 25 kilomètres environ. Pour les équipes du matin, la journée démarre à 6 heures jusque 13 heures et l’après midi, Jacky et ses collègues font 13h30-19h environ. 

Le métier a bien évolué avec les nouvelles technologies et du matériel de collecte moderne, « c’est moins difficile qu’avant assure Jacky Dont. On utilise même l’Intelligence Artificielle pour vérifier que les usagers font bien leur tri. » Les éboueurs-rippeurs peuvent aussi parfois aller sensibiliser les habitants. « Les gens font plus attention même si cela représente toujours beaucoup de déchets à traiter, souligne Riad, le deuxième équipier à l’arrière qui a démarré il y a 3 ans. C’est important pour la planète. « 

Ces agents restent bien conscients de l’utilité de leur mission, mais malheureusement ils sont parfois victimes d’incivilités. « Parfois des automobilistes s’énervent quand on est en tournée, on les gêne, cela ne va pas assez vite, mais nous sommes juste là pour les aider » explique Jacky, qui lui même n’a pas toujours été épargné.

Jacky Dont (au centre), le conducteur et l’un des plus anciens éboueurs lillois avec Amine, un des équipiers et le journaliste RTL Franck Antson.

Crédit : Franck Antson

Les camions-bennes de ramassage des déchets utilisent aussi l’IA pour vérifier le bon tri des déchets.

Crédit : Franck Antson

Pour devenir éboueur, il n’y a pas vraiment de diplôme, même s’il existe des CAP spécialisés. Le salaire varie de 1.500 euros par mois pour un débutant jusqu’à 2000-2500 euros pour les plus expérimentés, ouvert aux femmes, même si le métier est encore très peu féminisé. 

Jacky Dont devrait tirer sa révérence pour un départ à la retraite l’an prochain : « C’est un beau métier, je dis à tous les jeunes que je forme de s’accrocher. Moi je n’ai pas toujours bien travaillé à l’école, j’ai fait d’autres activités. Ce qui me plaît ici c’est le contact avec les gens et le travail en plein air. »

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