Un évènement pour le tennis calédonien : des représentants du Caillou ont participé à la prestigieuse coupe Davis au sein de l’équipe du Pacifique. Un mois après Carolann Delaunay chez les dames, Nickolas Ngodrela a vécu l’expérience, côté messieurs.

Il entraîne de jeunes joueurs de l’Olympique de Nouméa qui disputeront peut-être un jour, comme lui, la Coupe Davis. Avant de retrouver ses licenciés de l’école de tennis à Sainte-Marie, Nickolas Ngodrela a eu un immense privilège : participer à ce trophée légendaire, crée il y a plus de 120 ans, qui oppose dans son format actuel plus de 150 pays à travers le monde. 

Il est revenu mardi soir de Kuala Lumpur, en Malaisie, où il a porté pour la première fois les couleurs de l’équipe du Pacifique, inscrite en quatrième division de la compétition, dans la zone Asie-Océanie. 

« Comme nous sommes affiliés à la fédération française, en tant que joueurs calédoniens, nous n’avions pas le droit de participer jusqu’ici, explique Nickolas Ngodrela. Cette année, l’autorisation nous a été donnée d’être sélectionnable par l’équipe du Pacifique. Cela dépend de la fédération océanienne et du capitaine d’équipe. C’est à nous de faire nos preuves. Nous n’avons pas de place assurée, mais ils veulent que nous aidions à les faire remonter au classement « .

Sollicités, nos meilleurs éléments actuellement dans l’Hexagone, comme Maxime Chazal, Heremana Courte ou Jalane Salaün, ne pouvaient être disponibles du fait d’un calendrier chargé en Europe. Mais le n°1 sur le territoire, capitaine emblématique des Cagous aux Jeux du Pacifique, était disponible. 

« C’est notre grand frère. Il a un niveau entre 0 et négatif. Tout lui réussit sur les courts et en dehors. C’est un beau parcours et une belle personne, explique Pierre-Henri Guillaume, conseiller technique régional. Le concerné rêvait, lui de cette opportunité depuis très longtemps. « On l’avait déjà envisagée en 2010 avec Cyrille Mainguy. Cette année, des places se sont libérées, et un vieux projet s’est réalisé. »

Dans l’équipe Pacifique, Gillian Osmont, Nickolas Ngodrela, Brett Baudinet ou encore Aymeric Mara.
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©Oceania tennis

Nickolas s’est donc retrouvé dans cette formation du Pacifique, présente en Coupe Davis depuis trente ans ! À Kuala Lumpur, elle s’est mesurée dans la poule B au Koweit, au Qatar et aux Philippines. « Une expérience magnifique avec des amis comme Brett Baudinet, des îles Cook, que je connais de longue date, et Aymeric Mara, le capitaine, un petit du Vanuatu que j’ai entraîné en Calédonie. Il y avait aussi Gillian Osmont de Tahiti, et Maka Ofati, un jeune joueur de 19 ans de Tuvalu. C’était exceptionnel. On retrouve les valeurs du Pacifique et ça m’a fait plaisir. »

Sur les courts, Ngodrela a failli surprendre le Philippin Alberto Lim, ex-1 123e mondial, dans le premier set de leur duel avant de s’incliner 7-5, 6-1. Le lendemain, face au Qatari Mossa Alharassi, il parvient à prendre une manche et n’est pas loin de l’emporter (3-6, 6-3, 5-7). Les rencontres s’enchaînent et pour le dernier match de poule contre le Koweïtien Qabazard, le Calédonien doit également céder 6-2, 7-5. Au final, lui et ses coéquipiers remportent deux de leurs sept matchs. 

« C’est compliqué parce qu’il y a trois jours de phase de poule, et après, sur la dernière journée de barrages, une montée ou une descente. Cela fait quatre journées de compétition très intenses et malheureusement, physiquement, cela a été un peu juste pour moi. » S’il a sorti une belle prestation devant l’Irakien Abdullah Ali Hatem Ghrairi dans le playoff de relégation, après avoir mené 6-4, 2-0, il n’avait plus suffisamment d’énergie pour finir le travail (6-4, 3-6, 3-6).

 » Si je garde le regret d’avoir participé à la descente de l’équipe en cinquième division, il y a quand même eu un point positif : notre coéquipier Brett Baudinet a battu le record mondial de victoires en double en Coupe Davis, détenu par l’Indien Leander Paes (45). J’espère qu’on aura l’occasion, nous les Calédoniens, de faire remonter cette équipe là où elle mérite d’être, en troisième ou deuxième division. » 

Une opportunité désormais possible pour les Cagous, chez les hommes, comme chez les femmes. « Il y a un mois, Carolann Delaunay, qui joue actuellement dans une structure en région parisienne, nous a représentés en Coupe Davis dans cette équipe. Elle est toujours dans un projet de haut niveau et participe actuellement à un tournoi au Mexique », raconte Pierre-Henri Guillaume. L’histoire avec la Coupe Davis ne fait donc que commencer.

Voyez aussi le reportage de Martin Charmasson et Christian Favennec

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