Un avion de ligne s’est écrasé jeudi 24 juillet dans la région de l’Amour, en Extrême-Orient russe. Selon les premières constatations des secouristes, il n’y a « pas de survivants », a annoncé le ministère russe des Situations d’urgence. L’appareil transportait près de cinquante personnes à bord, ont annoncé les autorités locales de ces territoires reculés, régulièrement endeuillés par des catastrophes aériennes. L’Express fait le point sur ce que l’on sait.
Une partie de l’appareil retrouvée en feu
Le gouverneur de la région, Vassili Orlov, a annoncé jeudi matin qu’un avion qui effectuait un vol entre Blagovechtchensk et Tynda avait « disparu des radars ». D’après des informations préliminaires, fournies sur Telegram par le département du parquet russe en charge des transports en Extrême-Orient, le contact a été perdu avec l’appareil vers 13h00 locales (06h00 heure française) alors qu’il effectuait une « deuxième approche » pour tenter d’atterrir à l’aéroport de Tynda. « Toutes les forces et tous les moyens nécessaires ont été déployés pour retrouver l’avion », a informé Vassili Orlov sur la messagerie Telegram.
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Le « fuselage en flammes » de l’appareil a ensuite été repéré par un hélicoptère des services de secours, a affirmé le ministère russe des Situations d’urgence sur Telegram. Selon le Centre de protection civile de la région, il a été repéré à 16 kilomètres de la localité de Tynda. À l’aéroport de Tynda, des enquêtes sont en cours, avec saisie de documents et d’échantillons de carburant, rapporte le Comité d’enquête sur les transports.
D’après l’agence de presse russe TASS, l’avion, un Antonov An-24, n’aurait pas émis de signaux de détresse. « La version envisagée par les autorités est celle d’une erreur de l’équipage, qui a heurté une colline lors de l’atterrissage par mauvais temps. D’autres versions seront également étudiées », a indiqué une source auprès de l’agence.
Les autorités ont précisé qu’il s’agissait d’un vol de la compagnie aérienne Angara Airlines, basée dans la région d’Irkoutsk, en Sibérie. Selon TASS, citant une source au sein des autorités aéroportuaires, l’avion avait été fabriqué il y a près de 50 ans, en 1976, par l’usine Aviant à Kiev en Ukraine, qui faisait alors partie de l’Union soviétique. En 2021, son certificat de navigabilité avait été prolongé jusqu’en 2036, toujours selon l’agence de presse russe.
« Pas de survivants »
Le nombre de passagers n’était pas clair dans l’immédiat. Le gouverneur de la région, Vassili Orlov, a annoncé initialement que 49 personnes, dont cinq personnes mineures et six membres d’équipage, se trouveraient à bord. Puis TASS a affirmé, citant les services opérationnels, que 46 personnes pourraient avoir été dans l’avion, dont deux enfants et six membres d’équipage.
« Un groupe de secouristes […] examine les lieux de l’incident et procède à des opérations de recherche. Selon des données préliminaires, il n’y a pas de survivants », a annoncé sur Telegram le ministère russe des Situations d’urgence. « Toutes les personnes se trouvant à bord de l’appareil sont mortes », a ensuite confirmé la porte-parole du Comité d’enquête russe, Svetlana Petrenko, précisant qu’une enquête pour « violation des règles » du transport aérien avait été ouverte.
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Le lieu de la catastrophe se trouve dans un « endroit difficile d’accès », a précisé le ministère des Situations d’urgence, ajoutant que plus de 50 secouristes et une dizaine d’équipements avaient été mobilisés dans cette opération. Le site se trouve au milieu d’une zone forestière, selon une vidéo filmée depuis l’hélicoptère ayant repéré l’appareil et publiée par le ministère. Sur ces images, on voit un panache de fumée s’élever au milieu de nombreux arbres et des flammes près de ce qui semble être des débris de l’appareil.
A passenger plane AN-24 crashed in Russia with 48 people on board. All were killed.
The AN-24 crashed 15 kilometers from the city of Tynda in the Amur region. There were 48 people on board. It is reported that there are no survivors. The cause of the crash is still unknown.… pic.twitter.com/feGCYNCgWh
— Visegrád 24 (@visegrad24) July 24, 2025
Dans un communiqué, les chemins de fer russes ont affirmé que cinq de leurs employés étaient à bord. Un ressortissant chinois était également dans l’appareil, selon le consulat général de la Chine à Khabarovsk, une ville russe située dans une région voisine de celle du crash.
Un territoire déjà endeuillé par des catastrophes aériennes
Les accidents d’avion et d’hélicoptère sont assez fréquents en Extrême-Orient russe, une région sauvage et reculée où de nombreux trajets doivent s’effectuer par les airs en raison des gigantesques distances à parcourir. Ces catastrophes peuvent être causées par des conditions météorologiques difficiles, des problèmes techniques liés à des équipements vétustes ou des erreurs de pilotage.
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Un hélicoptère de type Mi-8, de conception soviétique, s’était écrasé fin août 2024 au Kamtchatka, causant la mort des 22 passagers à bord. En août 2021, un hélicoptère Mi-8 avec 16 personnes à bord, dont 13 touristes, s’était écrasé dans un lac dans la péninsule volcanique du Kamtchatka, du fait de la mauvaise visibilité. L’accident avait fait huit morts. En juillet de la même année, un avion de ligne s’était écrasé avec 22 passagers et six membres d’équipage à bord, alors qu’il s’apprêtait à atterrir au Kamtchatka, ne laissant aucun survivant.