Le chancelier allemand Friedrich Merz avait précédemment rendu public son ambition de faire de l’Allemagne « l’armée conventionnelle la plus puissante d’Europe ».

Après Donald Trump, c’est au tour de l’Allemagne de durcir le ton contre Moscou. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a affirmé ce lundi 14 juillet qu’en cas d’attaque sur un pays membres de l’Otan, les troupes de la Budeswehr étaient « prêtes à tuer les soldats russes ».

Ce mardi 15 juillet, Moscou fait face à de multiples menaces. Tôt, ce matin, Donald Trump a imposé à la Russie un ultimatum de 50 jours pour mettre fin à la guerre qui l’oppose à l’Ukraine, en plus de menacer le Kremlin de droit de douane de 100 à 500 %.

Juste avant les annonces de Washington, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius s’était entretenu le 14 juillet dernier avec le Financial Times. Dans les colonnes du journal britannique, il a déclaré que ses troupes étaient « prêtes » à tuer des soldats russes en cas d’attaque sur un pays membre de l’Otan.

« Ils savent parfaitement en quoi consiste leur mission »

« Si la dissuasion ne fonctionne pas et que la Russie attaque, cela se produira-t-il ? Oui », a-t-il assuré. « Je vous recommande simplement d’aller à Vilnius et de parler aux représentants de la brigade allemande sur place. Ils savent parfaitement en quoi consiste leur mission », a-t-il poursuivi.

« L’armée conventionnelle la plus puissante d’Europe »

Cette annonce intervient alors que quelques semaines auparavant, le chancelier allemand Friedrich Merz avait confié son ambition de faire des troupes allemandes, « l’armée conventionnelle la plus puissante d’Europe ». Pour parvenir à cet objectif, le gouvernement prévoit de porter l’effort de défense à 162 milliards d’euros par an à l’horizon 2029 soit une augmentation de 70 % par rapport à cette année, souligne le Financial Times.

Cette hausse significative permettrait à l’Allemagne de pallier les retards relevés dans certains programmes. Boris Pistorius a par ailleurs indiqué que le ministère était en train d’étudier des plans d’acquisition dans le domaine des chars, des sous-marins, des drones et des avions de combat.

Un plan sur trois ans

Ce plan de réarmement devrait s’effectuer sur trois ans pour se doter des matériels nécessaires afin de faire face à la menace russe, déclarait, la présidente de l’Office fédéral des achats militaires allemands, Annette Lehnigk-Emden, au Tagesspiegel. L’Allemagne doit se réajuster sur des procédures d’achat allégées et mettre la priorité sur des contrats à longs termes assortis « d’obligations d’achat annuelles régulières », avec parfois des paiements anticipés, détaille le Financial Times. Et ceci pour permettre aux industries d’investir sur le long terme dans les capacités de production…

« Nous devons être plus rapides. Nous devons être plus efficaces. Nous devons nous débarrasser des règles en matière d’approvisionnement et de planification », a encore martelé Boris Pistorius auprès de nos confrères britanniques.

La France veut investir dans ses rangs

Dimanche 13 juillet, Emmanuel Macron a lui aussi demandé un effort considérable pour les Armées à hauteur de 3,5 milliards d’euros en 2026. Quant au budget alloué à la Défense, il sera doublé en 2027 passant de 32 milliards à 64 milliards d’euros.