Assise à l’ombre d’un large bâtiment à Malpassé, Yasmina* profite d’un courant d’air. Dans son appartement du quinzième étage, l’air frais est une denrée rare. « Quand j’ouvre la porte de chez moi, c’est comme si j’ouvrais un four », souffle la jeune maman. Volets fermés, rideaux tirés, et deux ventilateurs près du lit : rien n’y fait. « Mon fils de 14 ans va à la mosquée pour faire la sieste, c’est le seul moyen qu’il a trouvé pour dormir au frais », explique-t-elle.
Deux kilomètres plus haut, au onzième étage du bâtiment E de Frais-Vallon, Amina Abdallah est aide-soignante de nuit. Les murs de son appartement, en plus d’être tapissés de moisissures, laissent passer et capturent la chaleur. « Chaque canicule est infernale. Dans cet appartement je ne dors pas. Dans ma cuisine j’étouffe, alors je ne cuisine pas. Je suis épuisée », souffle-t-elle.
59% des habitants des quartiers prioritaires de la ville souffrent de la chaleur contre 43% en moyenne en France
Comme 59% des habitants des quartiers prioritaires de la ville (QPV), Yasmina et Amina souffrent davantage de la chaleur dans leur logement en période estivale, contre 43% en moyenne en France. Cette étude, réalisée en juin dernier par la Fondation pour le logement des défavorisés, se penche sur les 5,2 millions de passoires thermiques « impossible à chauffer en hiver et impossible à refroidir en été ».