Les créateurs de South Park ont réussi un sacré coup et s’en félicitent. Après avoir renouvelé leur contrat avec Paramount à hauteur de 1,5 milliard de dollars, ils ont dédié le premier épisode de la nouvelle saison à la façon dont a été licencié Stephen Colbert pour plaire à Donald Trump, qu’ils ont mis en scène au lit avec Satan et tout nu, en insistant lourdement sur la petitesse du pénis du chef de l’Etat et sa propension à vouloir porter plainte contre quiconque est en désaccord avec lui ou lui déplaît.

La Paramount n’a pas réagi, alors qu’elle compte sur le bon vouloir de l’administration Trump pour valider une fusion à 8 milliards de dollars avec Skydance. De son côté, la Maison-Blanche est dans une colère noire et l’a fait savoir.

Flouter ou non le pénis présidentiel

Défendant les actions de Donald Trump « qui a concrétisé plus de promesses en six mois que n’importe quel autre président » des Etats-Unis, le porte-parole Taylor Rogers a affirmé que la « série n’est plus d’actualité depuis 20 ans » et accusé, comme il en est d’usage chez les conservateurs, « la gauche » d’être en perte de vitesse et de n’avoir « aucun contenu authentique ou original ».

Interrogés sur la fureur du chef de l’Etat lors du Comic-Con, Trey Parker et Matt Stone, les deux créateurs de la série animée, ont réagi en une phrase et avec le sourire : « Nous sommes terriblement désolés ». Une réponse qui a provoqué le fou rire de l’assistance, comme on peut le voir sur cette vidéo. Une hilarité à laquelle ils ont réagi en hochant la tête, d’un air satisfait.

Preuve qu’ils ne comptent ni s’excuser ni brosser le pouvoir en place dans le sens du poil à l’avenir, Trey Parker et Matt Stone ont ensuite levé le voile sur la genèse de cet épisode qui a fait le tour du monde dès sa diffusion. Et le principal sujet de la discussion a été… le pénis présidentiel. Les parties génitales de Donald Trump avaient déjà beaucoup fait parler à l’époque du procès pour fraude à l’issue duquel il a été reconnu coupable, avec le témoignage de Stormy Daniels, qui avait décrit l’intimité du chef de l’Etat de façon très graphique dans un livre.

Un temps de réaction quasi immédiat

Après avoir visionné cet épisode, la seule demande des producteurs a été de « flouter le pénis », ce qu’ils ont catégoriquement refusé. « Si on met des yeux sur le pénis, on ne le floute pas. Ça a été toute la discussion entre gens adultes pendant quatre putains de jours », a ajouté Matt Stone.

Quant à savoir quel sera le sujet du prochain épisode, ils ont encore le temps d’y réfléchir. S’ils ont pu, aussi rapidement, réagir au licenciement de Stephen Colbert et aux menaces procédurales de Donald Trump envers les médias, c’est parce qu’ils n’ont besoin que de quelques jours pour monter un épisode. N’en déplaise au président des Etats-Unis et ses troupes, c’est ce qui leur permet justement de rester au plus proche de l’actualité et d’en faire une satire depuis plus de vingt ans. C’est peut-être aussi ce qui explique le silence de la Paramount, dont la fusion avec Skydance a été validée par l’administration Trump juste après avoir mis fin au late-show qui énervait Donald Trump et peu avant la diffusion, hier, de l’épisode de South Park.