Par
Cédric Nithard
Publié le
25 juil. 2025 à 17h11
L’usine de méthanisation Ametyst tourne une page importante. Après 17 ans de gestion par Suez RV Énergie, la Métropole de Montpellier a confié la délégation de service public à Urbaser Environnement pour une durée de 15 ans et un marché dépassant les 500M€. Si la période Suez a été marquée par plusieurs dysfonctionnements, celle qui s’annonce ne manque pas de provoquer des inquiétudes chez les salariés et les élus comme en a témoigné le conseil de métropole du mercredi 16 juillet 2025. Principalement en cause, l’orientation prise de développer une chaudière CSR (Combustibles solides de récupérations) d’ici fin 2029. Une nécessité selon l’exécutif qui permettra, combinée à la stratégie Zéro déchet, de réduire la coûteuse et polluante exportation de nos déchets ainsi que la problématique de l’enfouissement des déchets ultimes. Une décision qui, après avoir provoqué le divorce d’une partie des écologistes de la majorité dont l’ancien vice-président délégué à la politique des déchets François Vasquez, continue de susciter leurs craintes quant aux risques sanitaires et environnementaux. « Bombe à retardement » ou solution à « la bombe actuelle » ? Une question également politique qui ne manquera pas d’agiter les élections municipales à Montpellier quand les maires de la métropole jouent eux sur un autre registre. Retour sur le débat et les positions de chacun.
Les salariés manifestent
Mercredi 16 juillet, 8h : Après avoir bloqué leur usine la veille en apprenant la reprise du site par leurs homologues d’Urbaser, les salariés d’Ametyst attendaient les élus devant l’Hôtel de Métropole. « On connait cette usine que l’on a fait tourner depuis le début et fait évoluer et que l’on respecte et respectera. Sauf que Urbaser va récupérer les clés à partir de janvier et que ce n’est pas une société fiable, elle appartient à des fonds de pension et elle est en vente. Leur objectif est de faire grossir leur chiffre d’affaires pour mieux se vendre. D’autant qu’ils sont incapables de faire tourner les usines correctement. Il n’y a aucun respect. On a décidé de brader l’usine et il faudra m’expliquer comment ils vont la faire tourner. C’est impossible. Il risque d’y avoir de la casse salariale rapidement » expose Joël Carichon inquiet pour les 50 salariés et la dizaine d’intérimaires travaillant sur le site. Le délégué syndical CGT Suez RV Énergie exprime également sa crainte pour le voisinage en étant particulièrement concerné. « J’habite à côté de l’usine. Nous savons où elle est implantée et nous respectons les riverains. Le problème, c’est qu’Urbaser arrive là en y connaissant rien et ils vont faire n’importe quoi » soutient-il.
Mobilisation des salariés d’Ametyst devant le conseil de Métropole. (©CN / Métropolitain)
En estimant que « Suez aurait pu donner 2€ pour reprendre l’usine la Métropole aurait dit non tout simplement parce que cela les arrange de la donner à d’autres », Joël Carichon assume son analyse : « Dans l’attribution du marche de la collecte, Urbaser avait pour objectif de récupérer le centre de tri Demeter. La Métropole n’a pas voulu leur donner donc, en contrepartie, on leur confie Ametyst. C’est aussi simple que ça ». Et de regretter que dans cette attribution, les salariés n’aient pas été consultés malgré les sollicitations en défendant : « Suez a fait le maximum en qualité de travail et a fait le maximum dans l’appel d’offres pour garder cette usine. Malheureusement, c’était impossible ». Si l’objectif de la délégation est de transformer Ametyst en chaudière CSR, le délégué syndical ne mâche pas ses mots : « Urbaser sont des guignols donc l’usine ne va pas évoluer mais elle va couler d’ici deux ans ». Quant au débat entre la méthanisation et le CSR, Joël Carichon prend sa casquette de salarié et explique : « Le CSR n’est pas une mauvaise chose. Quand on voit les usines d’incinération, avec de la fumée qui sort et qui n’est d’ailleurs pas de la fumée, mais de la vapeur d’eau, je peux comprendre les personnes qui sont opposées mais les gens qui ne maitrisent pas le sujet vont dire que cela pollue. Non, c’est hyper contrôlé. J’ai 58 ans, j’ai vécu gamin à côté de l’usine de Vedène dans le Vaucluse et on n’a jamais eu de soucis d’odeur ou autres ». La suite se passe à l’intérieur de l’hémicycle.
Ametyst, CSR et Urbaser
9h18 : Première affaire à l’ordre du jour du conseil, la nouvelle délégation de service public d’Ametyst est présentée, pendant 25 minutes, par René Revol (maire La France Insoumise de Grabels, vice-président délégué à la Gestion raisonnée, écologique et solidaire de l’eau et de l’assainissement et à la Collecte, tri, valorisation des déchets et Politique zéro déchet). « Nous devons avancer pas à pas dans notre feuille de route de la stratégie Zéro déchet pour faire ce qui est nécessaire, afin de redresser une situation qui était catastrophique à Montpellier. Les décennies passées ont été un véritable fiasco en matière de gestion des déchets. C’est difficile à reconnaitre, c’est reconnu, maintenant on se retrousse les manches et on cherche à corriger les défauts ». Développant l’importance de réduire les déchets à la source, du tri et du recyclage, en rappelant que « la prochaine mandature devra discuter du marché global de performance de Demeter qui prendra fin en 2026 », du réemploi et de la valorisation, René Revol en vient à Ametyst. « Le compost que nous produisons aujourd’hui sera interdit le 31 décembre 2026. De très nombreuses collectivités ont cessé ce compost car il est composé de microplastiques et de microverres et nous diffusons ça dans nos vignes et nos terres. Ce n’est plus possible. Il faut donc l’arrêter le plus tôt possible et pour cela il faut développer son alternative c’est à dire un compost de qualité avec des biodéchets » explique-t-il. C’est donc pour cela que « l’usine Ametyst doit être reconfigurée. Et je pèse mes mots. L’accord passé au cours de la décennie 2 000 par ceux qui étaient aux responsabilités de la collectivité a été un accord catastrophique. Les salariés qui travaillent dans Ametyst font un travail remarquable mais l’outil qu’on leur a confié est imparfait qui a présenté beaucoup de difficultés alors qu’il n’a pas 20 ans. Nous devons reconfigurer cet outil et investir de manière sérieuse pour qu’il soit le plus efficace possible. Outil de méthanisation principalement, mais de tri et de production d’électricité et de chauffage » et de préciser : « Cet outil appartient à la collectivité donc à tous les citoyens. L’entreprise est chargée par une délégation de gérer cet outil. Nous avons donc la responsabilité de faire que cet outil s’améliore et soit correctement géré ».
Outre le délégataire sortant Suez RV Énergie, Véolia ayant renoncé à déposer un dossier, Paprec Énergies Sud et Urbaser Environnement étaient les trois seuls candidats. C’est ce dernier qui a donc été choisi par la Métropole de Montpellier à l’issue de la procédure d’appel d’offres. « C’était l’offre la meilleure de tous les points de vue donc nous choisissons l’offre qui est la meilleure » argumente le vice-président. Évoquant les critères techniques, environnementaux, valorisation énergétique, architecturaux et l’installation d’une unité CSR « qui n’est pas un simple incinérateur », René Revol rappelle les données : 250 000 tonnes de déchets produits chaque année dont 110 000 exportés avec 80% allant à l’enfouissement en précisant que la réglementation impose de n’enfouir que 20%. « Il est hors de question de continuer ces exportations », plaide-t-il, « Il faut arrêter des incinérateurs, il faut faire autre chose. Les chaudières CSR sont la seule solution aujourd’hui ». Dès le 1er janvier 2026, des travaux d’amélioration seront engagés durant cinq ans à Ametyst avec l’objectif de mettre en route cette unité CSR en décembre 2029.
René Revol met en avant une « exigence forte » sur la qualité de l’air et le contrôle des rejets. « Pour nous, cela conditionnait complètement l’offre. Il fallait un traitement de l’air qui soit actuellement le plus performant sur le territoire nationale » appuie-t-il. Une fois les études opérationnelles conduites par Urbaser au sein d’Ametyst, au printemps prochain interviendra une consultation citoyenne puis une commission d’enquête dans le cadre de l’enquête publique préalable à l’arrêté préfectoral, espéré début 2027, autorisant l’installation de la chaudière CSR. « Il y aura donc une période de discussion. Cela aurait été pour nous irresponsable de ne pas mettre cela dans le cahier des charges et de s’en laver les mains comme les mandatures précédentes. Pas question, le problème c’est d’assumer, nous, les choses en responsabilités » observe René Revol qui met également en avant le cahier de recommandation issu d’un précédent dialogue citoyen sur la politique des déchets. Un prochain sera par ailleurs réuni à l’automne.
Enfin, sur le volet social, ce dernier souligne : « Certains souhaitent que Suez reste. Je ne crois pas que ce soit le point de vue des salariés, mais celui de Suez. Ce n’est pas possible, car Suez n’est pas propriétaire de l’usine, c’est nous. J’ai une petite expérience dans le domaine avec le passage en régie publique pour l’eau potable et en DSP pour l’assainissement en 2014, la fin d’une DSP pour le secteur Est-Ouest en 2021 et le passage en régie de l’assainissement en 2023. À chaque fois, j’ai eu mon petit cinéma de la part des multinationales. Restons calme, ce n’est pas un argument à prendre en compte ». Pour autant, les salariés demandant à ce que leurs conditions salariales et de travail soient identiques et à ce que les emplois précaires soient titularisés, le vice-président tient à les rassurer : « Ce qu’ils revendiquent me paraît tout à fait légitime et nous allons travailler tout de suite pour les mettre en oeuvre. Ceux qui disent que ce sont des promesses et qu’il faut croire aux actes. Regardez les actes des années que j’ai cités précédemment, à chaque fois c’est ce que nous avons fait donc nous le ferons. Même si Urbaser négociera à la fin, nous serons présents et on veillera à ce que les conditions de travail et de rémunération soient garanties ».
Charges contre le CSR et Michaël Delafosse
9h44 : Célia Serrano (conseillère municipale d’opposition écologiste Montpellier) donne sa vision « d’un incinérateur qui brûlera entre 30 000 et 45 000 tonnes de déchets par an majoritairement des plastiques en plein coeur de ville, une véritable bombe sanitaire à retardement » en ajoutant « une bombe financière, climatique et environnementale », elle évoque « une solution du passé et inutile ». Fustigeant sa localisation à Croix d’Argent, elle estime « la décision antidémocratique » et juge que la collectivité « nie la participation citoyenne » en mettant en avant une pétition « Non à l’incinérateur plastiques à Montpellier » qui a recueilli près de 5 000 signatures. « Vous méprisez les habitants de ce quartier et au-delà car les fumées toxiques ne connaissent pas les frontières. Votre décision est d’un cynisme absolu » attaque-t-elle en évoquant les différentes oppositions à travers la France contre les incinérateurs CSR : « Vous faites fi des conséquences sanitaires car vous vous êtes laissés endormir par les lobby industriels. Votre décision est inique, elle vous engage et pour cela vous devrez un jour rendre des comptes aux générations futures qui vivront non pas à hauteur d’enfant mais à hauteur d’un air irrespirable ».
9h49 : François Vasquez (conseiller municipal d’opposition écologiste Montpellier) reprenant son propre son slogan « ni cobayes, ni pigeons », dit « voir s’organiser une mobilisation citoyenne sans commune mesure » et « entendre cette colère légitime devant tant d’insuffisance politique et de déni démocratique ». Estimant que « Ametyst a été et est encore la plus grande absurdité européenne en matière de traitement des déchets » en jugeant que « personne ici n’en a vraiment conscience », il pointe : « Le CSR sera l’aboutissement de l’absurde. Ce n’est pas la solution, même partielle, à ce cuisant échec, il en est le renouvellement, la prolongation pour 15 ans ». S’étonnant du choix d’Urbaser, François Vasquez dénonce « une DSP discount, c’est la grande braderie d’une gestion impossible ». Fustigeant tour à tour Michaël Delafosse et René Revol dans des charges que certains diront passionnées et d’autres excessives, l’ancien vice-président ne tempère nullement sa colère : « Nous allons brûler 45 000 tonnes de plastique sous couvert de les faire disparaître pour satisfaire un incinérateur et les ventiler dans l’air de notre ville, dans nos quartiers et sur nos enfants. C’est irresponsable et seront définitivement irresponsables ceux qui voteront par paresse sur l’étude de ce dossier, par complaisance envers le donneur d’ordre, par intérêt particulier contre l’intérêt général » et tonne de manière solennelle : « Le marbre ! Le marbre ! Je demande le marbre pour graver le nom de celles et ceux qui par leur vote ne seront pas responsables, mais coupables de cette délibération inique, stupide, contraire au climat, à la santé publique et économiquement irresponsable ». Au final, il serait toutefois peut-être plus rapide, mais aussi hautement plus symbolique, de graver ceux qui ce seront opposés… « Le temps de la honte viendra, car le réveil adviendra et il sera douloureux. Personne ne pourra se dérober. Ce vote est le plus important des 40 dernières années par l’ampleur de ses impacts » pronostique François Vasquez qui, arrivé au bout du temps imparti, mais sa diatribe inachevé, poursuivra avec tout autant de véhémence hors micro provoquant l’exaspération des élus.
D’autre alternatives pour Alenka Doulain
9h55 : Alenka Doulain (conseillère municipale d’opposition La France Insoumise Montpellier) regrette : « La majorité explique qu’il n’y a pas d’alternative, qu’il n’y aurait qu’un seul chemin, qu’une seule solution pour les élus responsables que nous sommes. C’est faux et c’est surtout insupportable ». Et « si tout le monde s’accorde sur les constats », elle attaque Michaël Delafosse : « Tout ces constats et ce fiasco est le fruit des majorités auxquelles vous avez appartenu. C’est comme si nous reprenions les mêmes travers avec les mêmes logiques sur cette DSP ». Alenka Doulain voit ainsi dans cette DSP « une victoire de la logique capitaliste, du technosolutionnisme, des grands groupes qui se font de l’argent sur nos services publics essentiels contre l’intérêt général » et illustre : « C’est notre argent public qui va payer la construction d’un outil industriel et un groupe privé qui va en tirer les bénéfices » en estimant que « notre argent public dédié au budget des déchets sera accaparé par cet investissement et va donc verrouiller toute politique ambitieuse de réduction des déchets pour les quinze prochaines années avec une solution industrielle coûteuse ». Plus de 500M€ qu’elle aurait préféré voir consacrés à développer davantage de moyens humains pour conduire la stratégie Zéro déchet. Jugeant qu’il s’agit d’ »une impasse écologique, financière et démocratique », elle souhaite porter « une gestion publique des déchets de la collecte au traitement à la valorisation en commençant par la mise à l’étude d’un syndicat intercommunal du sud de l’Hérault » et de mettre en avant : « La solution c’est cette mutualisation et la gestion public de nos déchets à cette échelle ». Croyant à cette alternative, « Montpellier peut faire autrement et faire mieux », elle invite politiquement « ceux qui ont cru en la politique des petits pas en intégrant cette majorité doivent prendre leur responsabilité pour rompre avec ce système PS à bout de souffle ».
9h59 : Serge Guiseppin (conseiller municipal d’opposition (liste Altrad Montpellier) exhorte d’abord à donner « une dynamique plus efficace » à la stratégie Zéro déchet. Pointant que celle-ci est « indispensable et relève avant-tout de votre responsabilité politique », il appelle l’exécutif à en « mener le pilotage et d’accorder des mesures fortes voire parfois répressives si nécessaire auprès de la population. Mettez les moyens pour obtenir les résultats. D’autres territoires y sont parvenus, je ne vois pas pourquoi la Métropole de Montpellier ne serait pas capable d’atteindre les mêmes objectifs ». Revenant à la création d’Ametyst, il rappelle le rôle de Jean-Louis Roumégas et des écologistes dans le choix final de Georges Frêche. « Plus jamais ça ! Tous ceux qui ont soutenu Ametyst à l’époque, y compris dans les rangs écologistes, doivent aujourd’hui avoir l’honnêteté de faire leur mea culpa. Comme quoi le label écolo n’est pas une garantie ». La charge lancée, il en vient au choix du CSR. « Ce n’est pas une solution miracle mais ce n’est pas non plus une impasse si, et seulement si, il est encadré, limité et intégré à une stratégie globale de réduction et de tri à la source ». Alertant quant à son coût et évoquant quelques points de vigilances, Serge Guiseppin se positionne en faveur de la nouvelle DSP car selon lui « notre responsabilité est collective et les générations futures ne nous pardonneront pas un deuxième Ametyst ».
Les populistes visés
10h05 : En spécialiste des coups politiques, Manu Reynaud (conseiller municipal écologiste Montpellier) souligne le contexte : « Le débat n’est pas serein parce que les élections approchent et avec la course à l’échalote, les postures, les caricatures, les positions simplistes, les peurs sur le questions de santé. La veille d’une élection, il faut faire confiance à la créativité électorale de certaines et certains et force est de constater qu’elle est florissante ». Tout le monde s’accordant sur le bilan en matière de gestion des déchets, il propose aux élus de « s’entendre pour ne plus redonner la responsabilité de ces questions à ceux qui ont échoué durant ces années ». Jugeant que « les choses avancent » depuis l’arrivée de René Revol, dont il s’est « réjoui », il semble alors donner une leçon : « Il y a une chose en politique qui est importante et qui est structurante sur la politique des déchets, c’est qu’il faut savoir convaincre et emmener avec soit dans cette assemblée et surtout nos concitoyens ». Et si l’on devinait qu’il s’adressait à François Vasquez, Manu Reynaud, y ajoutant Celia Serrano, s’adresse directement à lui : « Je le dis sans animosité, tout le monde connait ta détermination et ton éloquence mais aujourd’hui la position que tu défends et la façon dont elle est défendue par toi et tes camarades dans cette assemblée et dans la campagne électorale dessert le sujet même. Il y a des choses qui ne sont plus audibles et je le regrette ». Revenant à la DSP, il explique la position du groupe des écologistes restés dans la majorité : « Ce choix est difficile et il engage. Certains voudraient nous enfermer dans des caricatures, nous avons choisi d’essayer d’avancer ». Alors si les trois élus se sont abstenus, Manu Reynaud pose en conditions de suivre les conclusions de la future enquête publique, de se conformer à l’avis de l’Autorité environnementale et de poursuivre le travail avec le dialogue citoyen. « Cela nous évitera de simplifier et de caricaturer le débat. Cette doctrine peut servir de boussole à l’action publique de la métropole sur les déchets comme pour d’autres politiques publiques » conclut-il.
10h10 : Sébastien Cote (conseiller municipal PS Montpellier) rappelle que « nous sommes la seule métropole de France qui n’a pas de solution pour gérer ses déchets ultimes. Nous exportons, nous polluons et nous payons, car les déchets sont une marchandise et avec la filière CSR nous proposons de reprendre le contrôle de nos déchets ». Faisant le parallèle avec la sécurité, dont il a la délégation à la Ville de Montpellier, il juge que « la stratégie des populistes est de jouer sur les peurs, on monte en épingle, on tord les mots, on utilise incinérateur à la place de chaudière, on inquiète, on fait des tracts mensongers, on insinue dans cette assemblée même, on jette le soupçon » et, lançant un regard par dessus son épaule en direction de François Vasquez, il accuse : « Les populistes sont présents ici et ils ne proposent jamais rien, aucune solution ». Saluant « le courage de l’action », il met en avant « gouverner c’est choisir, c’est choisir un filière CSR qui permettra de transformer nos déchets ultimes en énergie qui garantira notre souveraineté énergétique ». Et si certains ont pointé le coût de cette DSP, lui, oppose : « Si nous ne faisons rien et continuer de nous bercer d’illusion, c’est la TEOM (Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères) qui ne cessera de croitre. Avec le CSR, nous avons la perspective d’une diminution de cette TEOM quand la question de la fiscalité est fondamentale pour nos concitoyens ». Argumentant en faveur des mesures prises durant le mandat pour améliorer la qualité de l’air sur le territoire, Sébastien Cote plaide : « Ce CSR sera un outil performant et contrôlé dont les émanations seront bien inférieures en terme de santé public à tous les incinérateurs que nous continuons à alimenter aujourd’hui par nos exportations de déchets ».
10h15 : Évoquant le souvenir de Michel Passet qui s’était opposé à la création d’Ametyst et ironisant quant à l’alliance d’aujourd’hui entre Jean-Louis Roumégas et François Vasquez tout en regrettant que « les députés ne légifèrent pas sur la question de la réduction de la production des déchets à la source plutôt que de culpabiliser les individus », Clara Gimenez (vice-présidente, déléguée à la Politique de la Ville et Cohésion sociale) s’interroge quant à « la façon dont certains agitent des peurs sans fondement scientifique sérieux. Après la période du covid, nous avons aujourd’hui besoin de faire confiance à la science et aux scientifiques plutôt qu’aux rudologues autodidactes ». En tant que communiste, l’élue met bien sûr en avant les revendications des salariés d’Ametyst en appelant à les soutenir mais également à les intégrer, ainsi que les scientifiques, à « la construction de ce nouveau process ». Voyant plus loin que les 15 ans de la DSP, elle évoque « la réappropriation publique de cet outil et l’intégration des salariés en régie » et ce pour « faire en sorte que les déchets ne soient plus une matière à profit mais qu’on puisse en récupérer la gestion publique ».
Des maires taquins
10h19 : Lancé par Michaël Delafosse par « Je ne pense pas que vous voudriez qu’on rouvre le Thôt », Cyril Meunier (maire sans étiquette de Lattes, vice-président, délégué au Tourisme, Attractivité, Congrès) appelle à l’indulgence quant au choix en 2002 d’Ametyst, « sous les conseils avisés de Jean-Louis Roumégas et Nicole Stamm » pointe-t-il avec un brin d’ironie, car justement « il fallait sortir du Thôt où depuis 40 ans, nous entassions en zone naturelle les déchets de la ville de Montpellier. Nous n’avons jamais été vertueux en la matière ». D’où cette décision de la méthanisation qui rappelle-t-il : « Pour les écologistes, les scientifiques, les grands industriels, les législateurs, pour tout le monde c’était la solution qu’il fallait adopter. Alors on peut nous taper dessus. Moi et d’autres étions plus pour l’incinération afin de régler le problème mais on a dû plier aux arguments forts convaincants de Nicole Stamm et Jean-Louis Roumégas ». Poursuivant son retour dans le temps, Cyril Meunier plaide : « Après on a fermé le Thôt et on peut être fier de ce que l’on a fait. Ensuite on a essayé de faire fonctionner Ametyst avec le groupe Suez qui a pris le risque de se lancer et je tiens à les remercier, car c’est toujours facile de taper sur les industriels mais si on ne les avait pas on serait en difficulté en matière de Recherche & Développement, de création et de gestion ». Ayant eu la gestion des déchets sous Philippe Saurel de 2015 à 2017, il défend : « Nous avions fait un appel d’offres pour rénover et remettre à l’ordre du jour Ametyst. Nous avons regardé la législation qui disait que les rejets, ce que l’on appelle aujourd’hui le mauvais compost, allaient être de plus en plus autorisés et utilisés donc avec le conseil de Métropole nous avons réinvesti toujours avec le même groupe Suez afin que l’usine soit plus performante. Aujourd’hui, on dit qu’elle ne fonctionne pas mais uniquement dans l’utilisation des rejets derrière car quand la poubelle grise quitte le domicile elle ne revient pas pleine. Donc on gère les déchets mais à un coût énorme. Sans parler d’une législation qui, pratiquement un an après qu’on ait fait ce choix, avait changé à 180° en ayant plus le droit d’utiliser le compost d’Ametyst ». Quant au CSR, Cyril Meunier prévient : « Attention, ne pensons pas que cela règle tout. Faisons énormément d’effort sur les biodéchets et mettons le point d’orgue sur le verre ». Ayant vu le projet du Petit Tinal retiré du PLUi, le maire de Lattes conclut malicieusement : « Et si les commissaires enquêteurs nous donnent un avis défavorable sur le CSR ? On fait comme avec le PLUi, on rebaisse la culotte ? ».
10h24 : Tout aussi taquin, Yvon Pellet (maire de Saint-Geniès-des-Mourgue, délégué à l’Agriculture, viticulture et manifestations afférentes) rappelle lui la création de l’incinérateur de Lunel-Vieil à la fin des années 90 destiné à remplacer plusieurs décharges à ciel ouvert. « Il s’est monté des associations de partout. Nous avons été inondés de tracts, de scientifiques et d’experts, dont un siégeait ici, le professeur Sultan, qui véhiculaient la peur dans nos villages. À Lunel il y avait une opposition à la municipalité avec des écologistes du secteur qui étaient vent debout contre cet incinérateur. Ces gens, qui savaient tout, nous ont fait toutes les misères du monde à nous qui ne connaissions pas grand chose. Nous devions tous mourir dans les cinq ans » pointe-t-il non sans oublier la victoire de Jean Charpentier, « écolo revendiqué » à Lunel-Vieil aux élections municipales de 2008. « Après tout ce qui avait été dit, on pensait que l’incinérateur allait être fermé et démoli comme il l’avait promis. On est en 2025, Fabrice Fenoy, avec qui j’ai d’excellentes relations, a pris la suite et fait comme nous tout ce qu’il peut pour réduire les déchets, mais l’incinérateur fonctionne toujours. Il était à 120 000 tonnes avant de passer à 90 000 tonnes et on parle de réduire encore sa capacité ». Revenant comme Cyril Meunier sur la création d’Ametyst, Yvon Pellet se remémore : « Quand on est rentrés en conférence des maires pour pratiquement tous avoir un incinérateur, Georges Frêche, dans un grand moment de démocratie, sous la pression de Jean-Louis Roumégas et de Nicole Stamm, on est tous ressortis avec l’usine Ametyst ». À ceux qui s’opposent au CSR, il adresse : « Il faut arrêter de parler de chaudière à plastiques, c’est de la démagogie » et demande : « C’est très bien l’objectif Zéro déchet mais citez moi une métropole de 500 000 habitants qui fait du Zéro déchet sans un brin de chaudière ».
10h30 : Philippe Saurel (conseiller municipale d’opposition Montpellier) a particulièrement apprécié les propos des deux intervenants précédents. « On ne peut pas comprendre la problématique des déchets, qui est très complexe avec les évolutions juridiques, sans avoir un regard objectif sur l’histoire » plaide l’ancien président de la Métropole en défendant : « On ne peut pas jeter la pierre sur Georges Frêche, Jean-Louis Roumégas ou Nicole Stamm, comme je ne reproche pas à Michaël Delafosse et René Revol de chercher des solutions qui peuvent être valables pour les années à venir ». Reprenant justement les propos de ce dernier concernant « l’enfouissement catastrophique pour l’environnement », il en profite : « On peut dire que l’on n’a pas fait d’autres casiers, mais Jean-Pierre Moure a fermé le projet de La Gardiole et, en accord avec Gilbert Pastor, le troisième casier de Castries. Et la loi a changé, nous sommes passé d’un plan de gestion départementale à un plan de gestion régionale et c’est donc la Région qui, parce qu’elle a des casiers qui ne sont pas remplis dans d’autres communes, permet de pouvoir faire les transferts ». Quant à la filière CSR, il juge que « l’on ne peut pas avoir d’opinion car il s’agit d’un sujet de santé public » et s’appuyant sur une conférence donnée par Agnès Langevine, vice-présidente de la Région Occitanie, déléguée au Défi climatique, Pacte vert et Habitat durable, il estime que « les réponses n’ont pas été satisfaisantes en terme de santé publique et elle-même a émis d’énormes doutes sur les émanations des CSR ». Regrettant par ailleurs que la Métropole n’ait pas apporté plus d’études en la matière, Philippe Saurel votera contre la DSP en soulignant que « lorsque l’on veut protéger l’air de la ville, avec ce type d’équipement en centre-ville, le danger n’est pas encore totalement levé ».
10h35 : Dernier intervenant, Jean-Luc Messonnier (maire sans étiquette de Baillargues, délégué aux Festivités et sports traditionnels) donne lui aussi son point de vue sur l’histoire : « Quand nous avons choisi Ametyst, nous étions trois maires ici présents : Cyril Meunier, Yvon Pellet et moi. Je le dis très clairement, nous nous sommes fait enfumer par monsieur Roumégas ». Ne s’étendant pas plus sur le passé, il s’adresse à Michaël Delafosse : « Je vous remercie de ne pas avoir eu l’indélicatesse de poser la question à chaque maire ici s’il souhaitait accueillir le CSR dans sa commune. Je voudrais savoir si un maire aura le courage de voter contre le CSR alors que c’est Montpellier qui va se le coltiner ». Enfin, Jean-Luc Messonnier a tenu à apporter un soutien appuyé à René Revol, contesté au sein de sa propre famille politique pour mener cette affaire : « Tant qu’il sera aux manettes, même si on n’est pas sur la même longueur politique, et loin s’en faut, je pense qu’il est assez méticuleux et pointilleux pour suivre de près ce qu’il y a lieu de faire en matière de santé publique. Longue vie à toi, on te fait confiance ».
Les agacements politiques de René Revol
10h36 : En réponse à toutes les interventions, René Revol a d’abord mis de côté « les emportements excessifs » et le passé pour s’attacher au fond. Si certain évoque « une bombe future », le vice-président est plus sombre encore. « Il y a une bombe actuelle. La Métropole de Montpellier produit actuellement une dégradation massive de l’environnement. Nous ne pouvons pas nous satisfaire de l’enfouissement massif qui a été pratiqué délibérément par la collectivité et qui est à proscrire » pointe-t-il. Changeant de registre, il ne cache pas son agacement : « Vraiment vous m’emmerdez, la campagne municipale commencera pour moi le 15 janvier après les voeux. Avant, on bosse. Naturellement cela n’empêche pas d’avoir des arrières pensées et de se situer. Il n’y a pas de positionnement, on réfléchit à ses principes et on cherche à les appliquer. Je respecte votre point de vue Monsieur Vasquez et Madame Serrano mais je ne suis pas d’accord avec vous. Je considère que le Zéro déchet par le geste citoyen, nous n’y arriverons pas. Il faut un vrai fil conducteur » et de prendre en exemple Parme, « la capitale Zéro déchet de l’Italie, ils ont un incinérateur et ils verbalisent tout le monde dès qu’il y a un papier par terre. On se croirait en Suisse » avant de s’agacer encore : « Arrêtez de nous parler des quartiers populaires. À la Mosson il y a plein de familles qui se mobilisent sur le Zéro déchet, les choses s’améliorent au sein des logements sociaux ». Quant à l’argument de continuer avec l’incinérateur de Lunel-Vieil, il ne comprend pas l’argument : « Il pollue aussi. Saint-Géniès-des-Mourgues, Baillargues et Sant-Brès sont à côté. Alors, quoi ? Il y a une barrière comme à Tchernobyl, on s’en fout ? Pour le moment, ils nous prennent nos déchets mais cela ne va pas durer car ils ont un programme de réduction de leur capacité. On est en train de discuter pour trouver des solutions provisoires avec Sète ». Un dialogue nécessaire avec les autres intercommunalités voisines car René Revol souligne : « La chaudière CSR ne règlera pas tout, loin de là, mais elle est indispensable » et de préciser sa limitation à 45 000 tonnes afin de ne pas avoir à payer la taxe générale sur les activités polluantes en assurant également du soutien de l’ADEME.
Affirmant une nouvelle fois que « ce n’est pas un incinérateur », les écologistes lavant régulièrement leur linge sale au conseil, l’Insoumis en fait de même : « C’est toi Alenka (Doulain) qui m’a convaincu en 2022 lors du débat sur le Zéro déchet où pendant ton intervention tu expliques ce que je tentais moi d’expliquer en off à François Vasquez qu’il fallait bien trouver une solution finale pour que l’on incinère nous. Il m’a dit pas tout de suite car cela allait démotiver le geste de tri et tu es intervenue pour dire qu’il fallait une valorisation énergétique à la fin qui n’est pas nécessairement un incinérateur polluant car il y a d’autres solutions. Tu es énergéticienne, tu as des principes et des points de vue donc, aujourd’hui, ne va pas pour des raisons électorales changer de point de vue. Si tu veux t’opposer à Michaël Delafosse, il y a plein d’autres sujets mais sur celui-là ce n’est pas nécessaire. J’en ai marre de ce genre de débats faussés ».
Quant au choix d’Urbaser et de qui constitue son capitale, René Revol ironise : « On peut aussi étudier l’actionnariat de Suez, de Patrec, de tout le monde. On peut aussi étudier l’actionnariat du groupe Altrad ou d’autres capitalistes locaux ». Le vice-président rappelle par ailleurs que Urbaser avait fait l’acquisition de Valorga, entreprise montpelliéraine, qui a développé un procédé de méthanisation dans les années 80, et que certains avaient évoqué au moment de la création d’Ametyst. « Ils ont une histoire, une capacité, des ingénieurs, des activités tout à fait intéressantes donc on va s’appuyer sur eux » défend-il. Enfin, sur l’hypothèse de passer la gestion des déchets en régie publique, René Revol ne l’exclut pas mais temporise : « L’objectif c’est de le faire mais pour le faire il faut s’y prendre tôt. Si en 2020 on avait dit que l’objectif était de passer en régie et de faire un marché globale de performance, pour que ce soit l’industriel qui construise et nous qui contrôlions, c’était encore possible. En avril 2024, c’était impossible. Aujourd’hui, contraint de faire une DSP, nous devons reprendre la main sur toute la chaîne. Mais si on fait une DSP, il faut que le service métropolitain soit renforcée c’est pour ça que je défends l’idée de recruter un pool d’ingénieurs, une ingénierie publique plus forte que ce qu’elle est aujourd’hui pour prendre en main cette transition et suivre Urbaser pour le faire ».
Michaël Delafosse ne veut pas être Ponce Pilate
10h47 : En conclusion des débats, Michaël Delafosse a souligné : « Si nous ne faisons pas plus de tri, de ressourceries et de valorisation, nous serons confrontés à une explosion de la TEOM. Aujourd’hui nous proposons une solution pour éviter cela et avoir une perspective, si tous les points sont réalisés, de la voir baisser à l’horizon 2030-31 ». Abordant la question de « la tenue du débat public », le président de la Métropole appuie : « On peut jeter l’opprobre sur les uns et les autres mais l’exigence de la santé environnementale nous la portons tous » et de demander à ses opposants d’adresser les mêmes reproches aux maires écologistes ayant renouvelé les DSP de leurs incinérateurs à Grenoble, Tours et Strasbourg. « Il n’y a pas une métropole qui n’a pas une solution pour traiter ses déchets ultime. La seule qui n’en n’a pas c’est Montpellier » rappelle-t-il une nouvelle fois. Quant à prendre cette orientation de la filière CSR, il affirme : « Nous ne pouvons pas être en Ponce Pilate, il faut faire des choix alors nous en proposons un qui est celui préconisé par l’ADEME qui est aujourd’hui menacée par les forces conservatrices et réactionnaires parce qu’elle s’efforce justement d’accompagner les territoires et les élus pour réussir leur transition écologique » et de prendre en exemple l’Amager Bakke, une usine de valorisation énergétique des déchets ménagers à Copenhague, dont le maire s’était fixé pour objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2025. Connue pour sa toiture accueillant un parc urbain et un centre de loisirs, elle brûle 590 000 tonnes de déchets et alimente un réseau de chaleur de 90 000 logements. À Montpellier, la dimension ne sera évidemment pas la même mais cette production d’énergie, « 20% moins chères », bénéficiera à 15 000 logements majoritairement du parc social au sud de la ville. Abordant la question d’Ametyst, Michaël Delafosse observe : « 50 000 personnes ont été exposées aux nuisances olfactives et ont vu leurs conditions d’habitats dégradées. Aujourd’hui, c’est à ça que l’on va mettre fin ». Quant à sa localisation, saluant au passage « la solidarité des maires de la métropole », il observe : « Certains disent qu’elle est au centre de la ville. Pardon, j’habite Montpellier et l’usine est proche de l’autoroute, mitoyenne de nos amis de Lattes, elle est excentrée, mais elle existe donc on la régénère. Cette régénération va permettre de mettre fin à des nuisances et sera, sur le plan environnemental, parce que c’est dans le cahier des charges et que René Revol y est associé, la référence sur la technologie CSR ». Et justement de conclure en reprenant ce dernier pour exprimer un regret, non dénué de malice politique : « Tu as raison René, madame Doulain nous avait alerté sur la solution CSR et on aurait peut-être dû le faire plus tôt. Entre la fermeture du casier de Castries et maintenant, nous aurions dû gagner du temps, un temps que nous avons finalement mis à profit pour aller voir ailleurs, voir où étaient nos faiblesses, pour faire le dialogue citoyen ».
10h58 : Les votes, sans surprise, montrent que le sujet du CSR sera mis au coeur des municipales à Montpellier. Sur les 17 en sa défaveur, quinze proviennent d’élus d’opposition de la ville centre. Au sein de la majorité de Michaël Delafosse, les écologistes ont opté pour la voie de l’abstention tout comme les élus et maires de Murviel-lès-Montpellier, Pérols et Saint-Brès qui n’ont pas apporté d’explication à leur vote durant les débats. Détail du vote : 64 pour, 17 contre (Luc Albernhe (Montpellier), Mathilde Borne (Castelnau-le-Lez), Alenka Doulain (Montpellier), Abdi El Kandoussi (Montpellier), Jean-Noël Fourcace (Lattes), Stéphanie Jannin (Montpellier), Salim Jawhari (Montpellier), Coralie Mantion (Montpellier), Isabelle Marsala (Montpellier), Patricia Mirallès (Montpellier), Clothilde Ollier (Montpellier), Catherine Ribot (Montpellier), Philippe Saurel (Montpellier), Célia Serrano (Montpellier), Bernard Travier (Montpellier), Joëlle Urbani (Montpellier), François Vasquez (Montpellier)), 7 abstentions (Bernadette Conte-Arranz (Pérols), Gilles Cusin (Murviel-lès-Montpellier), Laurent Jaoul (maire de Saint-Brès), Marie Massart (Montpellier), Buno Paternot (Montpellier), Manu Reynaud (Montpellier), Jean-Pierre Rico (maire de Pérols), Isabelle Touzard (Murviel-lès-Montpellier)).
Un contrat majeur pour Urbaser Environnement
Dans un communiqué de presse, le président d’Urbaser Environnement Claude Saint-Joly n’a pas manqué de saluer le choix de la collectivité : « Nous sommes très fiers de pouvoir accompagner aujourd’hui la Métropole de Montpellier dans la mise en œuvre de ce modèle de traitement des déchets, tourné vers l’avenir et profondément ancré dans les enjeux environnementaux, énergétiques et territoriaux. Nous le ferons comme toujours en bonne intelligence et dans un esprit de dialogue social avec l’ensemble du personnel d’exploitation. Je remercie la Métropole pour sa confiance, mais aussi, l’ensemble de nos équipes qui ont contribué avec professionnalisme à ce succès ».
À compter du 1er janvier 2026 et pour une durée de 15 ans, Urbaser Environnemen aura donc la charge de l’exploitation de l’usine Ametyst incluant une période prévisionnelle d’études techniques, d’instruction administrative et de réalisation des travaux. Le projet d’amélioration de l’installation représente un investissement de 110 millions d’euros prévoyant notamment la mise en conformité anticipée avec la réglementation sur les composts issus d’OMR dont la production sera arrêtée avant le 1er janvier 2027, une réduction significative des taux de refus et des émissions environnementales ainsi que l’installation de nouvelles unités de valorisation énergétique des sous-produits. « Après avoir été, il y a maintenant 40 ans, le pionnier mondial dans la mise en oeuvre industrielle de la méthanisation de la fraction organique des déchets ménagers, nous avons été les premiers en France à compléter ce mode de traitement par la production et la valorisation énergétique, in situ, des CSR, avec comme objectif de limiter l’enfouissement et de maximiser la production d’énergie, et ce, sur notre installation de Trifyl dans le Tarn, qui vient d’être inaugurée le 8 juillet dernier » met en avant Claude Saint-Joly.
Un marché important pour Urbaser Environnement, représentant un chiffre d’affaires prévisionnel de près de 567 millions d’euros HT sur la durée du contrat, comme le souligne son directeur général : « Après avoir remporté il y a quelques mois le très gros marché du SYCTOM, l’Agence Métropolitaine des déchets ménagers, pour l’exploitation de l’Unité de Valorisation Énergétique de l’Étoile Verte à Saint-Ouen-sur-Seine à partir du 1er janvier 2026, ce nouveau marché à Montpellier, où se situe, depuis plus de 20 ans, le siège de notre Groupe, renforce notre place d’acteur incontournable de la gestion des déchets ménagers en France. Je me réjouis de l’attribution de ce nouveau contrat, qui incarne la dynamique de notre entreprise sur le marché français et qui répond pleinement aux objectifs ambitieux de croissance d’Urbaser Environnement ».
.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.