Par

Lisa Rodrigues

Publié le

25 juil. 2025 à 16h55

Canapé, machine à laver, vélo d’appartement, coussins, chaises, valises, chaussures, bac à litière, placards, radiateurs, plantes mortes… Presque une tonne de déchets, représentant le contenu d’un appartement récemment vidé, exposée sur la voie publique.
Voici le butin recueilli en un passage des services de la mairie de Meylan près d’un bac à verre dans le quartier Buclos il y a quelques jours. Un dépôt sauvage que la Ville a, non sans colère, mis en avant sur ces réseaux sociaux dénonçant un énième acte « illicite ».

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Des zones privilégiées par les contrevenants

Ce n’est pas la première fois que la mairie de Meylan se retrouve face à ce type d’incivilités, en majorité du fait de particuliers. « Ça fait des décennies que ça dure, se désole le maire, Philippe Cardin, sur ces réseaux sociaux. Il n’y a aucune tolérance et tout écart sera verbalisé. »

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« Il y a vraiment quelques endroits dans la ville, dont deux à Buclos, où on sait que si on ne fait rien, ça devient une décharge publique », précise à actu Grenoble Jean-Baptiste Caillet, adjoint à la transition énergétique et au patrimoine communal bâti, et élu de quartier Buclos.

L’élu avance une « habitude » de certains habitants qui, quelques années en arrière, bénéficiaient du service de ramassage communal des encombrants, en les laissant à une date précise sur le trottoir. « La Métropole a récupéré la compétence déchets et a arrêté ce système pour mettre en place un ramassage à la demande. »

Problème, « beaucoup d’anciens points de dépôts ont été repérés et les gens continuent d’y déposer leurs déchets », soupire Jean-Baptiste Caillet.

Des mesures aux « résultats contrastés »

La mairie a bien mené des actions, notamment en suppriment des logettes qui cachaient les principaux spots de dépôt sauvage ou en renforçant la prévention auprès des riverains, en partenariat avec la SDH, principal bailleur dans le quartier. La toute nouvelle brigade environnementale métropolitaine aide aussi à la surveillance dans les espaces naturels et parcs.

Il y a eu une baisse significative des dépôts sauvages, mais les résultats restent contrastés.

Jean-Baptiste Caillet
Adjoint au maire de Meylan et élu de quartier Buclos

C’est notamment sur la partie répression que les difficultés se font vite ressentir : pour que la personne en tort paie, il faut qu’elle soit prise en flagrant délit. « Même si on trouve des documents avec des adresses, d’un point de vue juridique, on est coincé », souffle Jean-Baptiste Caillet.

Pour rappel, laisser des déchets sur la voie publique est un acte passible d’une amende entre 450 et 1 500 euros, suivant si vous avez commis le délit avec un véhicule ou non.

D’autres communes ont bien mis en place des caméras, mais là aussi « cela fonctionne uniquement si on vient avec un véhicule » sur le dépôt sauvage. « Dans les villes où cela a été mis en place, il y a eu un effet de déport » vers d’autres zones non couvertes par la vidéoverbalisation. Pour autant, l’élu n’écarte pas, à moyen ou long terme, la possibilité « d’une expérimentation » des caméras à Meylan.

Une facture salée pour la commune

Enfin, il faut parler du coût des dépôts sauvages pour les mairies. Depuis deux ans, les déchets des communes (encombrants, mais aussi déchets verts, déchets de la cantine ou du périscolaire) sont facturés au poids par la Métropole. « À Meylan, ça représente environ 200 000 euros par an. Environ 10 %, en étant dans la fourchette basse, ce sont les encombrants. »

Et c’est sans compter les « coûts périphériques masqués » du ramassage des dépôts sauvages avec la mobilisation d’un camion benne et d’agents pendant au moins deux heures pour nettoyer la zone.

La Ville de Meylan a vivement réagi à un énième dépôt sauvage que ses agents ont dû ramasser il y a quelques jours.
La Ville de Meylan a vivement réagi à un énième dépôt sauvage que ses agents ont dû ramasser il y a quelques jours. (©Facebook Ville de Meylan)

Quand il ne faut pas tout recommencer dans les jours suivants… « Je suis repassé devant le point au Buclos le lendemain du ramassage : il y avait à nouveau des encombrants, à peu près la moitié de ce qu’il y avait la veille en termes de quantité », soupire Jean-Baptiste Caillet.

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