Une preuve observationnelle qui fait vaciller les théories alternatives sur la gravitation.
Un spectacle céleste époustouflant : cette nébuleuse brillante s’étend au cœur d’une galaxie, entre volutes de gaz colorés et milliers d’étoiles scintillantes – DailyGeekShow.com
Depuis des décennies, la matière noire hante les calculs des cosmologistes. Invisible, insaisissable, mais indispensable pour expliquer la structure de l’univers. Aujourd’hui, grâce au télescope spatial James Webb, les scientifiques disposent d’une preuve supplémentaire de son existence concrète. En effet, l’instrument a permis une cartographie inédite de l’amas de la Balle, une collision cosmique déjà mythique.
Lire aussi Découverte d’une “licorne cosmique” qui défie les lois de la physique
Un cosmos dominé par l’invisible : comprendre ce que nous ne voyons pas
Dans notre univers, la matière visible ne constitue qu’une infime portion de la réalité. Moins de 5 %. Le reste ? Une combinaison encore mal comprise d’énergie noire et de matière noire, cette dernière n’interagissant pas avec la lumière mais exerçant une influence gravitationnelle majeure.
Bien que nous ne puissions pas la voir directement, la matière noire laisse des traces. Par exemple, elle déforme la lumière des galaxies lointaines. Elle fausse la géométrie de l’espace-temps. Ce phénomène, appelé lente gravitationnelle, devient un outil précieux pour la repérer. C’est justement ce que le JWST a observé dans l’amas de la Balle.
L’amas de la Balle : un laboratoire naturel pour tester nos théories
Ce gigantesque amas de galaxies en collision a déjà servi de terrain d’expérimentation pour d’autres instruments, comme Chandra (rayons X). Cependant, Webb apporte une précision inédite. En scrutant des milliers de galaxies et d’étoiles individuelles dans l’infrarouge, les chercheurs ont pu dresser une carte très fine de la répartition de la matière.
Lire aussi Des astronomes détectent une collision « impossible » dans l’espace lointain
© NASA, ESA, and J. Lee (Space Telescope Science Institute); Processing: Gladys Kober (NASA/Catholic University of America))
La méthode semble simple en théorie : plus une région contient de masse, plus elle courbe l’espace-temps, et plus la lumière dévie. Ainsi, en cartographiant ces déformations, on identifie les zones où se cache la matière noire. Le résultat est saisissant : elle semble bien se comporter comme une substance à part, traversant la collision sans interagir avec le gaz visible.
Des collisions complexes, des données précieuses
En outre, les nouvelles observations révèlent une dynamique plus riche que prévu. L’amas de la Balle n’a pas subi qu’un seul choc, mais plusieurs. Par conséquent, cela enrichit notre compréhension du comportement de la matière noire en milieu extrême. De plus, la lumière intra-amas — émise par des étoiles flottantes entre les galaxies — se révèle un traceur fidèle de cette matière invisible.
Ces données confirment ce que certains soupçonnaient depuis longtemps : la matière noire n’est pas une illusion mathématique, ni un effet secondaire d’une gravité mal comprise. Elle est bien réelle, mesurable, traçable et désormais mieux localisée.
Un tournant pour la cosmologie moderne
Ces résultats, publiés dans The Astrophysical Journal Letters, mettent à mal les théories dites « modifiées de la gravité ». En fournissant une preuve observationnelle de plus, le JWST consolide donc le modèle standard cosmologique. Ainsi, l’amas de la Balle devient un banc d’essai grandeur nature.
Mieux encore, cette avancée illustre comment la technologie spatiale actuelle permet de repousser les limites de notre compréhension. Grâce à James Webb, les astronomes peuvent désormais observer les détails les plus fins de l’univers invisible. Par conséquent, ils obtiennent des preuves plus solides que jamais.
Dans un ciel où 95 % de la réalité reste cachée, chaque révélation est une victoire. Et celle-ci, indéniablement, est majeure.
Lire aussi Pour la toute première fois, des astronomes assistent à la naissance d’un Système « solaire »