« Doit-on attendre qu’un drame survienne pour que les décideurs prennent la mesure du danger ? », réagit le bureau local FO Justice après l’agression d’un agent jeudi 24 juillet par un détenu du Centre pénitentiaire Rennes-Vezin (CPRV). Le syndicat FO tire la sonnette d’alarme face ce qu’il appelle des profils jugés « instables ».

Plusieurs actes

La nuit des faits, le détenu « connu pour ses troubles psychiatriques », comme le décrit Florian Adam du syndicat FO Justice, est placé dans le Quartier arrivant. Vers minuit, il s’attaque au matériel de sa cellule. Le lendemain matin, les agents constatent que le détenu a « volontairement déféqué en plein milieu de sa cellule, posant immédiatement un problème d’hygiène et de salubrité ». Une heure plus tard, les surveillants « découvrent que l’individu tente à nouveau de casser sa fenêtre ».

Les agents interviennent. L’individu réplique alors en envoyant un coup de poing au visage du surveillant. Par la suite, le même assaillant a « mit le feu au quartier disciplinaire. Puis, dans la nuit de jeudi à vendredi, a fabriqué une corde pour se pendre, apprend le syndicaliste. Les agents du service ont dû le déplacer dans une nos cellules anti-suicide ».

« Incapacité chronique »

Cet acte n’est pas isolé, rappelle le syndicat. Le 16 juillet dernier, un incident similaire s’était déroulé dans le quartier disciplinaire. Un autre détenu avait cette fois-ci craché au visage d’un agent. Pour Florian Adam, ces différents actes mesurent « l’incapacité chronique de notre établissement à gérer les profils psychiatriques ».

Le syndicat affirme même : « Le CPRV devient progressivement un hôpital psychiatrique » avant de déplorer : « Faut-il que les surveillants deviennent psychologues, psychiatres, infirmiers et agents pénitentiaires à la fois ? »

« Pas magiciens »

Sur les profils psychiatriques, la Direction interrégionale des services pénitentiaires du Grand Ouest explique qu’une « prise en charge peut être possible par les hôpitaux extérieurs », avec un placement « dans une unité spécialisée ». Elle rappelle également que le détenu ayant commis un acte de violence sera confronté à « une mesure disciplinaire ».

Concernant les actes de violence, « les agents ont l’habitude, mais ils ne sont pas magiciens », précise la direction. « Ils peuvent faire face à des réactions parfois violentes en réaction à un énervement ou un profil psy. Cette situation se produit dans un contexte de surpopulation ce qui est difficile pour mettre de la paix. »