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Maxime Ponsot

Publié le

25 juil. 2025 à 21h52

Les tractations sont au point mort. Russes et Ukrainiens ont conclu, mercredi 23 juillet 2025 au soir, une troisième session de négociations directes à Istanbul, en Turquie, en ne s’accordant, au final, que sur un nouvel échange de prisonniers. Et surtout en constatant l’« éloignement », pour ne pas dire le fossé, qui sépare leurs positions pour mettre fin à la guerre déclenchée en 2022.

Une petite heure de négociations

Après à peine une heure de discussions au palais de Çiragan, les négociateurs ont constaté que leurs « positions » respectives étaient « assez éloignées les unes des autres », a indiqué Vladimir Medinski, le chef de la délégation russe, lors d’une déclaration à la presse.

Des propositions « diamétralement opposées »

Dans la journée, le Kremlin avait déjà douché les espoirs d’avancées pour mettre fin au conflit lancé en février 2022 par Moscou chez son voisin et qui a fait des dizaines de milliers de morts et de blessés.

« Personne ne s’attend à un chemin facile. Bien entendu, ce sera une discussion très compliquée », avait ainsi indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Il n’a pas manqué de répéter que les propositions des belligérants pour arrêter le conflit étaient « diamétralement opposées ».

De courtes trêves seulement temporaires

Seule mesure concrète : les négociateurs se sont mis d’accord pour un nouvel échange de 1 200 prisonniers de chaque côté, selon Vladimir Medinski, comme cela a déjà été le cas à plusieurs reprises.

Moscou a également proposé à Kiev de lui remettre 3 000 corps de soldats ukrainiens, ainsi que des trêves de « 24 à 48 heures » sur le front pour que les deux armées puissent récupérer leurs tués et leurs blessés, a poursuivi Vladimir Medinski.

Une rencontre entre Poutine et Zelensky suggérée

L’Ukraine a de son côté suggéré une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky d’ici à la fin du mois d’août, potentiellement en présence des présidents américain et turc, d’après le négociateur de Kiev Roustem Oumerov.

L’Ukraine accuse la Russie de bloquer les négociations

En préambule à ces négociations, une source au sein de la délégation envoyée par Kiev avait dit à l’AFP espérer une « position constructive » de la Russie et qu’elle renonce à « ses ultimatums ».

Ces pourparlers directs intervenaient une nouvelle fois à la suite de pressions exercées par le président américain Donald Trump qui a donné à Moscou, mi-juillet, 50 jours pour parvenir à un accord avec l’Ukraine, sous peine de sanctions sévères.

Kiev et ses alliés occidentaux accusent le Kremlin de bloquer les négociations en maintenant des demandes maximalistes, tandis que l’armée russe, plus nombreuse et mieux équipée, poursuit ses attaques sur le front, où elle grignote chaque jour du terrain.

La Russie continue d’envahir l’Ukraine

Mercredi, le ministère russe de la Défense a ainsi revendiqué la conquête d’un nouveau village, Varatchyné, dans la région ukrainienne de Soumy (nord-est) où, au cours de la nuit, des frappes de drones russes ont entraîné des coupures d’électricité chez plus de 220 000 clients, d’après Volodymyr Zelensky.

Pas les mêmes attentes des pourparlers

Les positions des deux camps semblent actuellement irréconciliables. Comme mercredi soir, les deux dernières discussions à Istanbul de mai et juin n’avaient débouché que sur des accords d’échanges de prisonniers et de corps de soldats tués.

Selon le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, les pourparlers devaient porter principalement sur les « mémorandums » échangés en juin par les deux camps et comprenant leurs propositions de paix.

Kiev voulait de son côté se focaliser sur un nouvel échange de prisonniers, le rapatriement des enfants ukrainiens emmenés en Russie et la préparation d’une rencontre Poutine-Zelensky.

Moscou réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées de l’est et du sud de son territoire, en plus de la Crimée annexée en 2014, renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’OTAN.

Des conditions inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes et des garanties de sécurité occidentales dont la poursuite des livraisons d’armes et le déploiement d’un contingent européen. Ce à quoi s’oppose la Russie.

La Russie refuse un cessez-le-feu

L’Ukraine réclame aussi, de concert avec ses alliés européens, un cessez-le-feu de 30 jours, auquel se refusent les Russes, dont les forces ont l’avantage sur le terrain.

Sur le terrain justement, les opérations militaires se poursuivent. Dans la nuit, 71 drones russes ont visé l’Ukraine, selon l’armée de l’air. Trois personnes ont été tuées dans la région de Kherson (sud), d’après les autorités locales qui ont également fait état de neuf blessés.

Pour sa part, l’armée russe a affirmé avoir neutralisé pendant la nuit 33 drones ukrainiens et plusieurs dizaines au cours de la journée, lancés contre la Russie.

Donald Trump met la pression

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a quant à lui repris le contact avec Moscou pour tenter, sans grands résultats, d’arrêter la guerre.

Ces dernières semaines, le président américain a exprimé sa frustration à l’égard de la Russie et a affirmé que des équipements militaires américains, payés par des États européens membres de l’OTAN, seraient envoyés à l’Ukraine.

Washington a justement annoncé mercredi soir (heure européenne) avoir approuvé une vente d’armements à l’Ukraine visant notamment à renforcer sa défense antiaérienne, pour un montant de 322 millions de dollars.

(Source : AFP)

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