Les investisseurs nourrissent l’espoir qu’un accord commercial potentiel entre les États-Unis et l’Union européenne puisse apporter davantage de stabilité aux marchés, alors que la date butoir pour l’instauration de nouveaux droits de douane approche vendredi prochain.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, devait rencontrer le président américain Donald Trump dimanche en Écosse, après que des responsables et diplomates européens eurent indiqué s’attendre à la conclusion d’un accord-cadre ce week-end. Vendredi, Donald Trump a estimé qu’il y avait « une chance sur deux, voire moins » que les États-Unis parviennent à un accord commercial avec l’UE.
Les tensions commerciales entre Washington et Bruxelles ont incité certains investisseurs à la prudence, explique Sameer Samana, responsable des actions mondiales et des actifs réels au sein de Wells Fargo Investment Institute.
« Il s’agit de l’une de nos plus grandes relations commerciales… Donc, si ce dernier élément se met en place, il y aura probablement, à la marge, davantage d’investisseurs qui devront revenir sur les marchés », estime Samana. « C’est une source d’incertitude qui disparaîtra. »
Un accord prévoirait vraisemblablement un droit de douane de base de 15 % sur l’ensemble des produits européens entrant aux États-Unis, ainsi qu’un tarif probablement porté à 50 % sur l’acier et l’aluminium européens, selon les responsables et diplomates.
L’optimisme lié à un possible apaisement des tensions commerciales a globalement contribué à porter les actions américaines à des sommets historiques. L’annonce par Trump, le 2 avril, d’une « Journée de la libération » marquée par l’imposition de droits de douane mondiaux avait entraîné une chute immédiate des marchés, alimentant les craintes d’une récession qui se sont depuis estompées.
Malgré tout, les investisseurs se préparent à une volatilité accrue à l’approche du 1er août, date à laquelle les États-Unis prévoient d’augmenter les taxes sur un large panel de partenaires commerciaux.
L’UE fait face à des droits de douane américains sur plus de 70 % de ses exportations : 50 % sur l’acier et l’aluminium, 25 % sur les voitures et pièces détachées, et une taxe de 10 % sur la plupart des autres produits européens, que Trump a menacé de porter à 30 % au 1er août.
Les espoirs d’un accord avec l’Europe se sont accrus après que Trump a conclu un accord commercial avec le Japon plus tôt dans la semaine.
« L’accord avec le Japon et celui, probable, avec l’UE sont particulièrement importants, dans la mesure où ces deux partenaires représentent ensemble environ un quart de toutes les importations de biens états-uniennes », soulignent vendredi les analystes de Capital Economics dans une note.
Dans l’accord avec le Japon, le secteur automobile, qui représente plus du quart des exportations nippones vers les États-Unis, verra ses droits de douane réduits à 15 % contre 27,5 % précédemment.
Un accord abaissant également les droits de douane sur les automobiles européennes à 15 % « ne serait pas anodin » pour la région, car environ 10 % de ses exportations vers les États-Unis concernent ce secteur, relèvent les analystes de Capital Economics.
Les investisseurs surveillaient également ce week-end les évolutions des négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine. Des responsables des deux pays doivent se réunir à Stockholm la semaine prochaine pour discuter de la prolongation de la date limite du 12 août pour la conclusion d’un accord.