«Le temps venu», répétait-il à ceux qui le pressaient d’avancer sur le dossier palestinien. Assez tergiversé, assez tenté d’amadouer les dirigeants israéliens, d’agir de concert avec le leader saoudien, Mohammed ben Salmane, d’embarquer ses alliés européens… Tout patine, aucune planète ne s’aligne, et la famine ravage Gaza. Emmanuel Macron a donc tranché. Seul. «La France procédera à la pleine reconnaissance de la Palestine comme Etat. J’en ferai l’annonce solennelle à l’Assemblée générale des Nations unies, au mois de septembre.»

Il s’y est engagé par une lettre ciselée ce week-end avec la cellule diplomatique de l’Elysée, transmise au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et rendue publique jeudi soir. Donald Trump avait été prévenu en amont, ainsi que Benyamin Nétanyahou, évidemment furieux, comme à chacun de ses échanges sur le sujet avec le président français. «Cette décision récompense la terreur», a dénoncé le Premier ministre israélien, tandis que le Hamas saluait un «pas positif». Colère noire à Washington, le secrétaire d’Etat, Marco Rubio, a jugé l’annonce hexagonale délétère pour la paix. L’Arabie Saoudite, elle, a d’emblée salué l’initiative macronienne, comme l’Indonésie… A ce jour, 148 pays reconnaissent déjà l’existence d’un Etat palestinien, mais aucun qui soit membre du Conseil de sécurité de l’ONU.

Macron espère d’ici septembre des ralliements de poids,