Mieux vaut prévenir que guérir. La Formule E a préféré assurer ses arrières en prolongeant le contrat qui la liait déjà à la FIA jusqu’en 2038 pour 10 saisons supplémentaires. L’annonce a été faite ce vendredi 25 juillet, par un communiqué commun des deux entités et de leurs présidents respectifs. Selon The Race, cet accord comporterait même une option d’extension jusqu’en 2053, rien que ça.
Ce faisant, la FE se prémunit de toute concurrence sur le secteur de l’électrique : tant que le contrat est en vigueur, elle restera la seule catégorie de monoplaces électriques soutenue par la Fédération Internationale de l’Automobile. Dès sa création, en 2014, elle disposait d’un contrat d’exclusivité de 25 ans, qui vient donc d’être prolongé. Depuis le premier jour, cette exclusivité est un enjeu majeur pour la Formule E, qui lui permettait en premier lieu de se distinguer de la F1 et de s’assurer que cette dernière ne marcherait pas sur ses plates-bandes.
Désormais, la catégorie 100% électrique trace sa voie sur une piste parallèle à la catégorie reine, sans chercher à se comparer. Bien qu’elle peine à se faire accepter parmi les puristes du sport automobile, elle a su attirer une nouvelle base de fans : « 400 millions » vante le communiqué. « La Formule E a connu une croissance de 20% d’une année sur l’autre depuis sa création, et ne cesse d’accélérer l’engagement des fans et l’intérêt des constructeurs. »
La FIA fait le pari de l’électrique au-delà du sport
Si la catégorie peut effectivement se targuer d’avoir attiré des constructeurs de renom (Jaguar, Porsche, Nissan…), nombre d’entre eux se sont déjà désintéressés (Renault, BMW, Mercedes et maintenant McLaren). Réussir à susciter un intérêt sur le long terme est désormais le défi qui attend la FE.
Sa promesse a toujours été d’être une catégorie « innovante », en lien étroit avec le développement des technologies électriques. En faisant de la recherche dans le cadre de la compétition, les constructeurs doivent développer des technologies transposables à la voiture de monsieur tout-le-monde. En prolongeant ce contrat sur du très long terme, la FIA fait aussi le pari que l’industrie de l’électrique continuera de grandir.
« Cette étape réaffirme notre engagement envers l’innovation, la durabilité et le progrès technologique, qui sont tous centraux dans l’identité unique de ce championnat », confirme Mohammed Ben Sulayem, le président de la FIA. « Nous sommes ravis de continuer cette épopée avec la Formule E, et j’ai hâte de la voir grandir encore davantage, que ce soit sur la piste ou en-dehors, dans les prochaines années », embraye-t-il.
La F1 et la FE sur les mêmes week-ends, une possibilité ?
Autre élément caractéristique du championnat depuis sa création : les circuits en ville. Bien qu’ils restent une composante essentielle du calendrier, ils ont eu tendance à diminuer, au profit de tracés plus classiques, comme au Mexique ou en Chine. Or, l’actionnaire majoritaire de la Formule E aux commandes depuis un an, Liberty Global, est une société sœur de Liberty Media, propriétaire de la F1. Dès lors, pourrait-on voir les deux catégories ensemble sur un même week-end ?
Cela pourrait en tout cas être un moyen de donner de la visibilité à la catégorie électrique. Au regard du discours enthousiaste de Mike Fries, PDG de Liberty Global, cette cohabitation peut être envisagée. « Nous avons cru à la Formule E dès le premier jour, et cette extension de contrat réaffirme notre confiance, s’engage-t-il. C’est le sport mécanique du futur : un championnat qui allie les dernières technologies, des batailles rapprochées en piste et une mission qui compte vraiment. »
Cette extension de contrat est en tout cas un gage de confiance mutuel de la FIA et des propriétaires de la FE. Elle doit lui donner le champ libre pour innover et attirer, que ce soit du côté des constructeurs ou des fans. « Avec cette extension sur le long terme, la Formule E a désormais l’opportunité de transformer le monde du sport automobile », assure son PDG Jeff Dodds. On ne demande qu’à voir !
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