LE POINT SUR LA SITUATION – L’État fait face à une pression internationale croissante concernant la situation humanitaire dramatique de Gaza.
Les parachutages d’aide humanitaire sur la bande de Gaza affamée vont reprendre après l’annonce samedi du Royaume-Uni et des Émirats qu’ils se préparaient à de telles opérations, et l’autorisation accordée par Israël, au moment où le pays fait face à une pression internationale croissante pour débloquer l’entrée de l’aide. Le Figaro fait le point sur la situation.
Israël annonce la reprise des largages d’aide humanitaire sur Gaza
L’armée israélienne a annoncé samedi que les largages d’aide humanitaire allaient reprendre dans la soirée sur la bande Gaza, confrontée à de graves pénuries, et qu’elle mettrait en place des couloirs humanitaires pour assurer le passage sécurisé des convois de nourriture et de médicaments des Nations unies.
Ces largages menés par des pays étrangers reprendront samedi soir «dans le cadre des efforts continus visant à permettre et faciliter l’entrée de l’aide à Gaza», a indiqué l’armée, précisant que les premiers largages comprendraient sept palettes de farine, de sucre et de conserves fournies par des organisations internationales.
Le Royaume-Uni et les Émirats se préparent également
Samedi, le Royaume-Uni a annoncé se préparer à larguer de l’aide et à évacuer des «enfants ayant besoin d’une assistance médicale», en collaboration avec «des partenaires tels que la Jordanie». Les Émirats arabes unis ont déclaré de leur côté qu’ils reprenaient «immédiatement» les parachutages. Un responsable israélien avait affirmé la veille que des largages d’aide humanitaire allaient reprendre rapidement, «sous la coordination des Émirats arabes unis et de la Jordanie». Vendredi, Paris, Berlin et Londres avaient exhorté Israël à «lever immédiatement les restrictions sur l’acheminement de l’aide».
Les Émirats, la Jordanie, la France et d’autres pays avaient déjà participé à des parachutages d’aide sur Gaza en 2024, parfois jugés dangereux et imposant une logistique complexe pour un volume d’aide limité. De nombreux responsables humanitaires avaient alors souligné qu’ils ne pouvaient se substituer à l’acheminement de l’aide par voie terrestre.
Le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a estimé samedi que la reprise des parachutages constituait une réponse «inefficace» à la catastrophe humanitaire en cours. «Les largages aériens ne mettront pas fin à la famine qui s’aggrave. Ils sont coûteux, inefficaces et peuvent même tuer des civils affamés», a-t-il déclaré.
Une nouvelle Flottille de la liberté en route pour Gaza
Le Handala, parti de Syracuse, en Sicile, chargé de matériel médical, de nourriture, d’équipements pour enfants et de médicaments, se trouvait samedi à 105 milles nautiques (194 kilomètres) de Gaza, selon la Flottille pour la liberté, le mouvement international de soutien aux Palestiniens qui organise cette mission. Israël, qui assiège la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas le 7 octobre 2023, avait imposé début mars un blocus hermétique au territoire, très partiellement assoupli fin mai, qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, de médicaments et d’autres biens de première nécessité. L’ONU et des ONG s’alarment à présent d’une flambée de la malnutrition infantile et d’un risque de famine généralisée parmi ses plus de deux millions d’habitants.
27 morts dans des frappes israéliennes
Samedi, la Défense civile a annoncé la mort de 27 personnes, notamment dans des frappes israéliennes à Gaza-ville, dans le nord, dans le secteur de Khan Younès, dans le sud, et dans le camp de Nousseirat, dans le centre de Gaza. Selon cette organisation de secouristes, trois personnes ont été tuées par des tirs israéliens alors qu’elles attendaient de l’aide humanitaire, dont l’une tuée quand les soldats ont ouvert le feu sur un groupe de civils réunis au nord-ouest de Gaza-ville. Des témoins ont indiqué à l’AFP que plusieurs milliers de personnes s’étaient rassemblées dans cette zone pour obtenir de la nourriture.
L’un d’eux, Abou Samir Hamoudeh, 42 ans, a affirmé que l’armée avait ouvert le feu «lorsque les gens ont tenté de s’approcher du point de distribution» situé près d’un poste militaire. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a affirmé qu’elle se renseignait. Dans un communiqué, elle a affirmé que l’aviation avait frappé «plus de 100 cibles terroristes» en 24 heures. Les restrictions imposées aux médias par Israël et les difficultés d’accès à plusieurs zones empêchent l’AFP de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.